PhiloGPT : est-il possible d’utiliser ChatGPT pour faire de la philosophie ?

Vous avez toujours rêvé de poser personnellement une question à Spinoza ou Kant ? C’est dorénavant possible avec PhiloGPT, une extension de ChatGPT proposée par Vivien Mirebeau, professeur de philosophie au lycée Pierre Mendès-France (La Roche-sur-Yon). Nous avons testé sa création (un conseil : mettez bien à jour votre version de navigateur Chrome), puis nous l’avons interrogé sur ce « simulateur de dialogue », ses fonctionnalités, ses sources, ses biais et ses erreurs. Entretien.

Comment vous est venue l’idée de PhiloGPT ?

Vivien Mirabeau : Dès que cette nouvelle technologie de ChatGPT est apparue, elle m’a tout de suite semblé très intéressante, à moi comme à d’autres, à la fois sur le plan technique et sur l’usage qu’on allait pouvoir en tirer. J’ai eu des discussions avec les collègues concernant notamment le rôle de l’enseignant et les conséquences sociales qui seraient faites d’une telle invention. Serait-il possible d’en tirer une utilisation vertueuse ? Et relativement à la philosophie, j’ai rapidement imaginé la possibilité d’échanger directement avec les grands philosophes de l’histoire. Des philosophes virtuels, certes, mais des philosophes quand même.

Et techniquement, comment avez-vous procédé ?

Pour manipuler ChatGPT, on passe normalement par un ensemble de fonctions payantes qu’on appelle l’API. Il est cependant possible de se passer de cette API si l’on code une extension pour le navigateur Google Chrome. En suivant cette idée, j’ai repris un projet d’extension open source qui s’appuyait sur ChatGPT, et j’ai adapté le code pour obtenir ce que je voulais. Il est donc nécessaire d’avoir à la fois Chrome et un compte gratuit OpenAI. Mon extension PhiloGPT est elle-même entièrement gratuite et open source.