La musique n'est rien : Textes et entretiens pour une phénoménologie de la musique

Une recension de Michel Eltchaninoff, publié le

Le maestro était un philosophe. Les entretiens et les conférences, enfin rassemblés, du chef d’orchestre roumain Sergiu Celibidache (1912-1996) dévoilent une conception incroyablement ambitieuse de la musique, librement inspirée des écrits du phénoménologue Edmund Husserl. En refusant la notion d’interprétation, trop sentimentale et subjective, mais en repoussant également les outils de la physique ou de la musicologie, Celibidache ne cherche rien de moins que la vérité vécue qui se dissimule derrière la beauté d’un morceau en restituant sa temporalité propre, celle qui se révèle par-delà les notes et les sons. Sa tâche principale consiste à « réduire » une pluralité de mesures, à leur donner une unité jusqu’à ce que la première note contienne la dernière et réciproquement. D’où le tempo très particulier, parfois étiré, qu’il a imposé aux œuvres du répertoire. Ce livre enivrant, un peu fou, témoigne d’une magnifique quête d’absolu.  

Sur le même sujet



Article
2 min
Alexandre Lacroix

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les sites porno sont terriblement deleuziens. Youporn, par exemple, qui appartient au club très fermé des cinquante sites…

Pour une phénoménologie du coït ordinaire