Panim (פָּנֶיךָ)
Langue d’origine : hébreu
En hébreu, ce mot au pluriel possède un sens singulier : il veut dire « visage ». Comme si en chaque visage se manifestait une infinité d’êtres humains. Symboliser le genre humain et l’humanité comme vertu, voilà le sens énigmatique de panim. Ce pluriel sans singulier est souvent employé dans l’expression panim el panim, « face à face ». Du dialogue entre Dieu et Moïse à l’éthique d’Emmanuel Levinas en passant par le philosophe médiéval Moïse Maïmonide, ce mot a traversé l’histoire. « La relation avec le visage dans la fraternité où autrui apparaît à son tour comme solidaire de tous les autres, constitue l’ordre social », affirme Levinas dans Totalité et Infini. Plus qu’un simple tête-à-tête, il s’agit de faire, devant autrui, l’expérience de notre appartenance à la communauté des hommes. Venant de la racine pnh, qui signifie « se tourner vers », panim exprime l’idée d’une expérience de rencontre davantage que le simple crâne qui coiffe nos épaules. Levinas ajoute d’ailleurs : « Se manifester comme visage, c’est s’imposer par-delà la forme, se présenter d’une façon irréductible à la manifestation, comme la droiture même du face-à-face. » Rien ne sert de dévisager le faciès d’un voisin ou les traits d’un ami, la rencontre du panim se fait, de vive voix, en lui adressant la parole.
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