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Moisés Naím en 2014 (cc) Capture d’écran d’une vidéo réalisée par le World Economic Forum

Entretien

Moisés Naím: “Trump est à la politique ce que Netflix est au monde de la télé”

Moisés Naím, propos recueillis par Martin Legros publié le 26 octobre 2016 16 min

Ce Vénézuélien est l’un des intellectuels les plus influents des États-Unis. Ministre dans son pays, dirigeant de la Banque mondiale, éditorialiste vedette dans les magazines outre-Atlantique, il a diagnostiqué, dans un essai retentissant, la “fin du pouvoir”. À l’occasion des présidentielles américaines, nous lui avons demandé de mettre à l’épreuve cette étonnante hypothèse.

Moisés Naím en 8 dates

  • 1952 Naissance en Libye 
  • 1955 Départ pour le Venezuela 
  • 1978 Doctorat au Massachusetts Institute of Technology (MIT) 
  • 1989 Ministre du Commerce et de l’Industrie au Venezuela 
  • 1990-1992 Directeur exécutif de la Banque mondiale 
  • 1993 Membre de la Fondation Carnegie pour la paix internationale 
  • 1996-2010 Rédacteur en chef de Foreign Policy 
  • 2013 Publication aux États-Unis de The End of Power

Pour saisir les grandes mutations de notre temps, une chose suffit, affirmait Hegel : « Regarder avec l’œil du Concept, qui pénètre la superficie des choses et transperce l’apparence bariolée des événements. » Moisés Naím n’est pas un philosophe « professionnel ». Mais sa manière d’observer les grandes mutations de notre temps avec l’œil du concept inscrivent ses travaux, au carrefour de l’enquête journalistique et de l’essai philosophique, dans les pas de l’auteur de La Raison dans l’histoire (1830). Sa vie « accidentée » et aventureuse l’a conduit de la Libye, où il est né, au Venezuela, où il a grandi et est revenu, après un doctorat au Massachusetts Institute of Technology (MIT), pour occuper les fonctions de professeur et doyen d’université – à 26 ans –, puis de ministre de l’Économie – à 36. Fort de cette expérience « inoubliable » et d’une soif d’écrire et de réfléchir, il a rejoint ensuite la Banque mondiale, des think-tanks et des magazines d’actualité à Washington. Aujourd’hui politiste à la Fondation Carnegie pour la paix internationale, il s’intéresse aussi bien au trafic de cocaïne et à l’évolution du crime organisé qu’aux subsides versés par la Chine à nombre d’États africains. Considéré comme l’un des penseurs les plus influents de l’« idéosphère » américaine, hors partis, même s’il penche plutôt du côté de la gauche libérale et progressiste, Naím a publié en 2013 un essai intitulé The End of Power (« La fin du pouvoir », Basic Books), traduit dans des dizaines de langues – mais pas en français –, qui soutient que nous sommes les contemporains d’un événement sans précédent : la dissolution du pouvoir. Des conseils d’administration aux champs de bataille et des églises aux États, partout des petits acteurs venus de nulle part se montrent capables de balayer les géants. Tout se passe comme si le pouvoir se trouvait fragilisé, fragmenté, dilué. Ce qui peut donner le meilleur, avec la montée en puissance de nouveaux acteurs, plus jeunes, plus divers, plus inventifs. Comme le pire, avec l’apparition de figures déstabilisatrices, comme Daech ou Donald Trump. Mais positifs ou négatifs, tous les événements importants de notre temps semblent pris dans le filet de cette idée. C’est la force d’un regard philosophique sur l’Histoire… À la veille de l’élection présidentielle américaine, nous avons demandé à Moisés Naím de déployer cette grille de lecture. Résultat : « l’apparence bariolée des événements », comme disait Hegel, se déploie devant nous, autrement.

 

Vous êtes un politiste de renom, membre de la Fondation Carnegie, éditorialiste, vous avez eu une carrière politique au Venezuela et à la Banque mondiale avant de publier un essai retentissant, The End of Power. Pouvez-vous retracer votre itinéraire ?

Moisés Naím : Contrairement à ce que laisse penser votre élogieuse présentation, je suis un homme sans plan de carrière. Ma vie est davantage le produit des circonstances que d’un dessein arrêté. Je suis né en Libye en 1952. Mes parents y vivaient depuis six générations. Ils étaient juifs et furent expulsés en 1955 dans les années qui suivirent la fondation de l’État d’Israël et la guerre israélo-arabe. J’avais 3 ans. Je ne suis jamais retourné en Libye. Nous avons émigré au Venezuela où j’ai grandi. J’y ai commencé mes études que j’ai poursuivies aux États-Unis au MIT, où j’ai obtenu mon doctorat. Revenu au Venezuela, je suis devenu professeur, puis doyen de mon université. Après une dizaine d’années, j’ai démissionné pour me consacrer à mes livres. En 1989, j’ai été sollicité par le président de la République nouvellement élu, Carlos Andrés Pérez, pour rejoindre son gouvernement de droite libérale, alors même que je n’avais pas voté pour lui et que je n’appartenais à aucun parti. Il avait l’ambition de réformer profondément le pays. Qui en avait besoin. Je suis devenu ministre du Commerce et de l’Industrie. J’avais 36 ans. Même si je suis resté un « politique accidentel », c’est la chose la plus importante que j’aie accomplie dans ma vie. Ensuite, je suis retourné à Washington où j’ai intégré le conseil d’administration de la Banque mondiale. Mais le travail intellectuel me manquait. J’ai intégré la Fondation Carnegie pour reprendre la recherche. Attiré par la presse, je suis en même temps devenu directeur de la rédaction du magazine Foreign Policy. Depuis, je suis principalement écrivain et éditorialiste. Vous voyez que c’est un parcours accidenté.

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Article issu du magazine n°104 octobre 2016 Lire en ligne
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