Thurston Moore. Sonique renaissance
Membre fondateur de Sonic Youth, le guitariste et chanteur est l’un des plus grands représentants du rock alternatif américain – et donc international – de ces quarante dernières années. Passionné par les marges, ce grand passeur s’est aussi penché sur nos icônes que sont Boris Vian et Brigitte Fontaine – il a repris des morceaux du premier et enregistré avec la seconde. Pas un hasard, car, contrairement à ce que sa carrière et son nouvel album solo – By The Fire – peuvent laisser croire, ce maître de l’électricité ne s’intéresse pas qu’aux longues plages de guitares dissonantes. Au départ il se rêvait… poète.
Que retiens-tu de ton éducation ?
Un père professeur de philo et de musique classique qui, avant de mourir, dans sa quarantaine, s’est tourné vers le catholicisme.
Le lieu qui se rapproche de la cité idéale ?
Le New York de mes 19 ans.
La promesse que tu t’es faite ?
Y aller pour devenir écrivain. Même si j’écrivais des poèmes – et je continue à le faire –, je pipeautais. Mais si j’avais dit à ma famille que c’était pour devenir musicien…
Tes héros, adolescent ?
Patti Smith, Tom Verlaine, Richard Hell… Tous ces poètes qui s’étaient mis à faire du punk !
Le meilleur conseil qu’on t’a donné ?
Alan Vega du groupe Suicide m’avait dit : « Fais un disque sinon le monde t’oubliera. »
La rencontre décisive ?
Le guitariste et compositeur Glenn Branca. Il nous a proposé de sortir le premier album de Sonic Youth.
Les penseurs qui t’accompagnent ?
Cornel West, Beauvoir, Krishnamurti, Chomsky, Richard Powers, Stuart Christie, Anna Mendelssohn, Angela Davis, Debord, Malcolm X, Marcuse. Et ma copine, bien sûr !
La chose la plus grotesque que tu as faite par amour ?
Déménager en Angleterre. Mais j’aurais été sur la Lune pour elle.
Ton mot favori ?
« Hypnotique ».
Ta devise ?
Never complain, never explain [« Ni plainte ni explication »].
Ce que tu places au-dessus du plaisir ?
La paix.
Ce qui te met en colère ?
Les frontières.
L’illusion dont tu te berces ?
Voyager dans le temps.
La personne avec laquelle tu aimerais dîner ?
Juliette Gréco, Boris Vian et Miles Davis du temps où ils sortaient ensemble.
Ce dont tu n’as pas encore accouché ?
Du livre Sonic Life qui raconte mon arrivée à New York et toute cette période qui vibrait au rythme de la communauté contre-culturelle où vivaient mes héros. Il sortira en 2021.
La dernière chose qui t’a véritablement étonné ?
Moi dans une très vieille interview. Je ne me suis pas reconnu ! Ma mémoire en a été ébranlée. J’ai clairement vu que mes souvenirs étaient autre chose que leur réalité.
Contraints de fuir le nazisme, Hannah Arendt et Theodor Adorno quittent leur Allemagne natale. À New York, la première s’enthousiasme pour la…
Ronald Dworkin, spécialiste de philosophie du droit, dénoue les liens entre le religieux et le politique qui caractérisent la démocratie américaine. De son article « Trois questions à l’Amérique », paru dans la New York Review of Books,…
À l’occasion de la publication du Cahier de l’Herne consacré à Hannah Arendt et dirigé par Martine Leibovici et Aurore Mréjen, nous publions avec…
![[Exclusif] Hannah Arendt : “La cybernétique et la révolution du travail”](/sites/default/files/styles/article_mag/public/images/arendt_fond_rouge.jpg "[Exclusif] Hannah Arendt : “La cybernétique et la révolution du travail”")
À 85 ans, lors d’une conférence émouvante, l’écrivain Michel Butor médite sur la nature du temps : celui qu’il a vécu et celui qui lui reste à…
En ces temps de confinement, peut-être êtes-vous seul ? Enfin, pas vraiment puisque, pour Hannah Arendt, la solitude permet d’expérimenter un…
C’est l’une des étoiles montantes de la philosophie, mais il a fallu qu’il traverse l’Atlantique pour trouver la reconnaissance. Entre Dakar,…
La Fondation Cartier donne carte blanche à l’égérie du rock, écrivain et photographe, révoltée et mystique. Cette dernière représentante de l’« existentialisme new-yorkais » est aussi une lectrice passionnée d’Arthur Rimbaud. Claude…
Le rock’n’roll, chacun croit le connaître, mais comment le définir ? Pour Roger Pouivet, son essence n’est ni musicologique, ni politique, ni…
