À quoi bon risquer sa peau ?
Pourquoi les dissidents politiques ukrainien et iranien, le photographe des marges, le pompier ou le sportif revenu de l’extrême réunis ici ont-ils risqué leur vie ? En temps de crise, en terrain de guerre, la raison s’impose. On se bat pour ses idées et naturellement pour se défendre, sa famille et soi-même. C’est l’exigence de l’histoire qui nous rattrape. Mais dans nos sociétés de confort, le risque serait-il devenu une expérience de soi, une intensification de l’existence voire un luxe ? Pas seulement.
Le philosophe Pierre Zaoui distingue un fond métaphysique à toute prise de risque. Auteur de Spinoza, la décision de soi (Bayard, 2008), de La Traversée des catastrophes (Seuil, 2010) et de La Discrétion (Autrement, 2013), il suit avec respect et circonspection nos témoins le long de leur ligne de crête. Il s’interroge avec eux sur les sommets et dans les gouffres. Mais attention, pas de moraline ! Car, au fond, nulle grande idée de l’homme ou de la vie n’a guidé ceux qui ont eu le courage d’aller au-delà, en risquant ou en donnant leur vie. Alors, à quoi bon ? Témoignages et explications.
Articles de ce dossier
Médecin militaire à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris
Paralpiniste et chirurgien-dentiste à Paris
Cofondatrice des Femen en Ukraine, réfugiée en France en demande d’asile politique.
Dessinateur de presse iranien réfugié en France, affilié au Cartoonists Rights Network International en Iran.
Tous les exemples de prise de risque suscitent à la fois fascination et répulsion. Fascination pour la puissance d’affirmation du maître, capable d’affronter le danger et de dompter ses peurs, qui ne se laisse pas happer par les passions vulgaires…