1968. De grands soirs en petits matins

Une recension de Victorine de Oliveira, publié le

Pour l’historienne Ludivine Bantigny, il y eut certes les Daniel Cohn-Bendit, les Maurice Grimaud, les Jean-Paul Sartre, les Georges Séguy, autant de personnages – étudiant, préfet de police, intellectuel, syndicaliste –, qui firent les « événements » de Mai-68. Tout cela est connu. Mais tout au long de ces jours de révolte, il fut aussi et surtout question « de corps et d’émotions ». Dès lors, le récit historique, dans sa précision et sa factualité, intègre « l’expérience sensible du politique ». Elle se trouve dans la joie farouche de défendre une barricade à plusieurs, ou la fierté d’entretenir des machines même en plein piquet de grève, ou encore dans la stupéfaction des forces de police face à la ténacité des étudiants, qui durent interroger la notion même de maintien de l’ordre. Mai-68 a suscité et suscite encore bien des affects – on vénère, on déteste, on encense, on condamne, la neutralité étant rarement de mise. Se replonger dans leur marmite originelle a quelque chose d’enthousiasmant, quel que soit l’héritage revendiqué.

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