La nébuleuse de l'insomnie
Une recension de Victorine de Oliveira, publié leUn domaine agricole sur le déclin au Portugal, une famille où règne un grand-père amer, des femmes à qui l’on dit « viens par ici ». L’un des héritiers, le narrateur, est autiste, un « idiot ». S’exprime la voix d’un esprit dérangé pour les uns, à fleur de peau pour ceux qui apprécieront sa musique toute faulknérienne. Merleau-Ponty a relevé l’illusion d’un silence intérieur « en réalité bruissant de paroles ». Lobo Antunès en donne un possible déchiffrage : « Ça va vite d’abord puis c’est de plus en plus lent et ça s’arrête au beau milieu du refrain. »
Un jour, la romancière Marie Darrieussecq a perdu le sommeil. Ne pas pouvoir dormir, c’est « errer sans ombre », écrit-elle dans Pas…
Un jour, la romancière Marie Darrieussecq, a perdu le sommeil. Depuis, elle erre sans lui dans la nuit. Ne pas pouvoir dormir, c’est « errer sans ombre…
Provisoirement pour l’un, définitivement pour l’autre, dormir et mourir nous extraient du monde. Mais l’insomniaque pense-t-il que mourir peut attendre, ou cherche-t-il au contraire n’importe quel moyen d’abréger sa souffrance, au prix…