La quête de certitude. Une étude de la relation entre connaissance et action
Une recension de Mathilde Lequin, publié le1/Sûreté dans la théorie
Selon le philosophe américain, la séparation entre connaissance et action trouve son origine dans la quête de certitude. Entouré de dangers, l’homme est en effet « voué à rechercher la sûreté » soit par la technique, soit par la religion, dont la philosophie grecque prend le relais. Or, celle-ci a discrédité la pratique au profit de la théorie : puisque « tout ce qui concerne l’action pratique implique un élément d’incertitude », on a considéré que « la quête d’une certitude complète ne peut être satisfaite pleinement que dans la pure connaissance ». Coupée de la pratique, la connaissance est alors conçue comme le dévoilement d’une réalité antérieure et indépendante : la quête de certitude conduit à privilégier uniquement ce qui est immuable et permanent.
2/Sûreté dans le changement
À partir du XVIe siècle, la révolution scientifique reposant sur la méthode expérimentale abolit la scission entre connaître et agir. La quête de certitude se mue alors en « recherche de méthodes de contrôle » portant sur les objets physiques. Pourtant, la science reste inféodée à la philosophie de l’immuable : ainsi Newton, « empêtré dans la métaphysique grecque », soutient qu’il existe des atomes immuables et fixes. Mais, pour Dewey, la véritable révolution scientifique vient d’avoir lieu avec
le principe d’incertitude de Heisenberg, posant l’impossibilité de mesurer la vitesse et la position d’un corps : la science conduit désormais à « chercher la sûreté dans le changement plutôt que la certitude rattachée à ce qui est fixe ».
3/Le modèle expérimental
Dewey constate qu’une crise des valeurs attise à son époque un conflit d’autorité entre la science et la philosophie. Mais, selon lui, le philosophe doit être un « officier de liaison » entre « les conclusions de la science » et « les modalités de l’action personnelle et sociale ». C’est pourquoi il préconise « l’adoption, sur les questions sociales et humaines, du mode de pensée expérimental » : les idées et les valeurs devraient être soumises, comme les faits, à un test expérimental. Cette révolution philosophique, dans laquelle la certitude n’a plus sa place, aboutit à une nouvelle définition de l’intelligence comme « action dirigée » : susceptible d’orienter des réformes politiques et sociales, celle-ci opère « au cœur du monde » au lieu de le surplomber.
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