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© Franck Ferville pour PM

François Bégaudeau, Luc Ferry. L'école aujourd'hui

François Bégaudeau, propos recueillis par Alexandra Laignel-Lavastine publié le 24 mai 2006 10 min

L’un, professeur de français en ZEP, revendique un enseignement « réaliste », en prise avec la langue orale ; l’autre, philosophe et ancien ministre de l’Education nationale, veut redonner le goût du travail. Entre François Bégaudeau et Luc Ferry, l’accord est rare, mais l’échange échappe aux credo idéologiques qui encombrent la réflexion sur l’école.

 

Luc Ferry, philosophe et ancien ministre de l’Education nationale, a publié en mars Apprendre à vivre. Traité de philosophie à l’usage des jeunes générations (Plon). Le pari : proposer une initiation à l’histoire de la philosophie accessible à tous et portée par la conviction qu’on ne peut, sans elle, « rien comprendre au monde dans lequel nous vivons ». Face à lui, François Bégaudeau, jeune professeur de français dans un collège du XIXe arrondissement de Paris et fan de rock, qui a reçu le prix France Culture-Télérama pour son quatrième livre, Entre les murs (Verticales). Son propos, ni complaisant ni apocalyptique : coller au plus près du réel et « montrer comment ça se passe, comment ça marche ou comment ça ne marche pas » dans une salle de classe aujourd’hui. L’un se réclame plutôt de l’idéalisme, l’autre de la philosophie de la déconstruction. Leurs deux ouvrages figurent dans les meilleures ventes depuis plusieurs semaines. A l’occasion d’une rencontre, le professeur et celui qui fut son ministre ont discuté. Sur ce qu’enseigner et travailler veut dire, sur l’avenir de la langue, sur la part respective de l’héritage et de la spontanéité dans une éducation réussie, mais aussi sur la « pensée 68 » et sur cette expérience avant tout humaine qu’est l’expérience philosophique. Au-delà de leurs divergences, ni l’un ni l’autre ne sont des nostalgiques de l’école à l’ancienne.

 

Luc Ferry : Si vous saviez à quel point j’ai détesté l’école primaire ! Quant au collège, j’ai décroché en troisième : je le haïssais... J’ai donc poursuivi ma scolarité par correspondance. Résultat, à mon arrivée à Censier, en 1968, j’étais une sorte d’extraterrestre complètement à côté de la plaque ! C’est dire si je n’ai rien d’un « héritier » (au sens de Pierre Bourdieu) nostalgique des classes prépa, dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Ma mère, très cultivée, était autodidacte. Mon père, pilote de course, avait, lui, son certificat d’études.

 

François Bégaudeau : Un héritier, moi, j’en suis un ! Fils de profs, je suis passé par les prépas et l’agrég. Surtout, je connaissais parfaitement le métier d’élève, ce qui n’était pas forcément le cas de tous mes camarades. C’est pourquoi j’ai tenté, dans Entre les murs, de laisser de côté tout discours idéologique sur l’école, nostalgique ou pas, pour coller au réel, restituer au plus près la langue des élèves comme elle se parle et la condition de prof telle qu’elle s’exerce aujourd’hui dans la salle de classe – laquelle reste la grande absente de la plupart des livres sur le sujet. Cette langue de la jeune génération issue des périphéries équivaut-elle à la mort du français ? Je me sens à cet égard très éloigné de la vision apocalyptique dans laquelle certains se complaisent. Dans un énoncé comme « Rousseau, j’sais pas c’est qui », se perd indéniablement un sens des articulations logiques, une certaine capacité à produire du raisonnement. Mais se gagne dans le même temps une langue plus en prise avec le corps, souvent très inventive. Ce réinvestissement du langage à partir du bégaiement des corps n’est pas une mauvaise nouvelle. Sans aller jusqu’à parler d’un fascisme de la langue, comme le soutenaient Michel Foucault ou Roland Barthes – non sans excès ! –, ses cadres peuvent malgré tout se révéler oppressifs. Selon moi, le cœur du problème est le suivant : que fait-on d’une langue qui s’oralise de plus en plus ? J’avoue être exaspéré par ceux qui ne cessent d’évaluer le réel sans jamais aller y voir de près.

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Article issu du magazine n°2 mai 2006 Lire en ligne
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