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© Corinne Maniaud pour PM

Luc Ferry, Philippe Descola. L’homme ou la nature?

Philippe Descola, propos recueillis par Martin Legros publié le 26 septembre 2007 9 min

Si le philosophe Luc Ferry soutient qu’il faut protéger la nature en fonction des intérêts humains, l’anthropologue Philippe Descola entend dépasser l’opposition entre nature et culture. Malgré leur différend, ils prônent une nouvelle relation au monde, qui accorde une place centrale à l’intelligence des écosystèmes, à la beauté de la nature et à la souffrance animale.

Au fondement de notre civilisation, une conception humaniste est à l’œuvre qui oppose l’homme, être d’antinature et de liberté, à la nature comme domaine autorégulé exploitable par l’homme. Faut-il abandonner cette conception ou la défendre contre les attaques des écocentristes, partisans d’une écologie radicale ? Luc Ferry est l’un des premiers à avoir répondu à la question. Philosophe, défenseur d’un humanisme critique issu de Jean-Jacques Rousseau et d’Emmanuel Kant, adversaire des grandes déconstructions de l’idée de l’homme (Friedrich Nietzsche, Karl Marx, Sigmund Freud) et ancien ministre de l’Éducation nationale, il est l’auteur de nombreux ouvrages (Apprendre à vivre, L’Homme-Dieu ou le sens de la vie, La Sagesse des modernes avec André Comte-Sponville). Dans Le Nouvel Ordre écologique. L’arbre, l’animal, l’homme (prix Médicis 1992), il a dénoncé les dangers d’une écologie radicale qui dissimule, derrière son amour de la nature, une haine de l’homme. Si la nature recèle beauté, intelligence et sensibilité, c’est au nom et au bénéfice de l’homme seul qu’il faut la préserver.

Philippe Descola est de son côté proche des philosophies écocentristes. Anthropologue, philosophe de formation, élève et successeur de Claude Lévi-Strauss au Collège de France, où il siège à la chaire d’anthropologie de la nature, il a écrit Par-delà nature et culture, une somme dans laquelle il fait la synthèse des conceptions de la nature, ou « ontologies » (animisme, totémisme, analogisme et naturalisme), qu’a connues l’humanité. Il appelle à relativiser l’opposition homme-nature et à concevoir, sous un autre mode que ceux de la domination et de l’exploitation, l’interdépendance entre les humains et les non-humains.

 

Philippe Descola : La nature est un concept-clé de l’histoire occidentale, mais il est daté historiquement, voire en voie d’extinction. Je crois qu’il faut dépasser l’opposition entre nature et culture, entre le monde des régularités naturelles et celui de la liberté humaine, qui fait de la nature le dehors de l’humanité. Cela ne veut pas dire pour autant que je souhaite faire de cette nature une entité personnifiable et vivante comme certains écologistes durs, ni que je veuille lui attribuer un statut juridique identique à celui de l’homme, comme le prônent certains philosophes de l’écologie.

 

Luc Ferry : Je m’inscris dans la tradition humaniste et, par conséquent, je tiens à la distinction entre nature et culture. Comme le dit Emmanuel Lévinas, en héritier de Kant autant que du judaïsme, l’homme est l’être « d’antinature ». À l’époque des Lumières, les limites de l’humanisme sont bien sûr évidentes, nous y reviendrons sûrement. Mais rien n’interdit de continuer à penser sans céder à l’« écologie profonde » [deep ecology] qui s’inquiète davantage de l’ordre naturel que de l’ordre humain.

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Article issu du magazine n°13 septembre 2007 Lire en ligne
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