Environnement / Pollution

Revoir les étoiles

Alexandre Lacroix publié le 3 min

Le projet Atlas Dark Sky, qui vise à créer la plus grande réserve de ciel étoilé du monde au Maroc, s’apparente à un prolongement inattendu des idéaux romantiques.

On n’attend pas les astrophysiciens sur le terrain de l’écologie politique. Et pourtant, Zouhair Benkhaldoun, directeur de l’observatoire d’Oukaïmeden et président du Comité national pour l’astronomie du Maroc, est en train de lancer un projet tout aussi engagé que fascinant : avec Atlas Dark Sky, il souhaite créer au Maroc, dans un large territoire comprenant le parc national de Toubkal, la plus grande réserve internationale de ciel étoilé. Des réserves de ce type, il en existe douze dans le monde (huit en Europe, deux en Amérique, une en Afrique et une en Océanie), qui se sont vu remettre une certification officielle par l’International Dark-Sky Association (IDA), une organisation non gouvernementale qui s’occupe de la promotion des ténèbres. Selon ses publications, la pollution lumineuse est à l’origine de nombreux maux. Pour les humains, d’abord : la luminosité qui baigne continuellement les zones urbaines ou périphériques est à l’origine de troubles du sommeil, de stress permanent, de gâchis d’énergie, puisque de nombreuses routes et autoroutes sont suréclairées. Pour la faune et la flore ensuite : les lumières électriques perturbent le cycle de vie des insectes et des prédateurs nocturnes, égarent les bébés tortues et, plus encore, les oiseaux migrateurs, de même qu’elles déséquilibrent le cycle de la photosynthèse. La plus grande réserve de ciel étoilé se trouve, à l’heure actuelle, au Canada, et couvre un territoire d’un rayon de cinquante kilomètres. Mais celle du Maroc, si le projet voit le jour, aurait un rayon de quatre-vingts kilomètres. Ce lieu ne manquerait pas d’attirer des touristes ; il ne serait ni inhabité ni sanctuarisé. Mais ceux qui y séjourneraient devraient respecter des restrictions importantes d’utilisation de la lumière artificielle.

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