Une philosophe chez les RG
Férue de savoir, Lucienne Bui Trong a d’abord intégré l’École normale supérieure puis enseigné la philosophie, avant de se consacrer à l’éducation de ses enfants… puis de devenir commissaire de police. Là, elle s’est fait repérer par les renseignements généraux. Désormais retraitée, elle se consacre à l’écriture. Retour sur un parcours atypique.
Celle qui s’est consacrée à un métier de l’ombre, dans les services centraux des renseignements généraux, l’avoue : « Je me suis toujours sentie amoureuse de la vérité. » Vive, enjouée, sincère, Lucienne Bui Trong, qui réside dans un de ces quartiers de la banlieue parisienne qu’elle a longtemps surveillés pour le compte de l’État, ne peut pas être accusée de vivre en contradiction avec ses idées.
Née à Brest, dans une famille ouvrière, elle confie avoir chéri l’école comme « une sorte de tremplin social » : adorant apprendre, elle désire enseigner. Son admission à l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses, interprétée comme une ascension sociale, la conduit à la première bifurcation importante de sa vie. Lucienne Bui Trong préfère, sans terminer ses années à l’ENS et après avoir enseigné la philosophie en Ille-et-Vilaine, se consacrer à ses trois enfants. Dans un premier temps. « À la quarantaine, il m’a semblé que je ne pouvais plus continuer comme ça », explique-t-elle. Profitant de facilités accordées aux mères de famille nombreuse pour se présenter aux concours administratifs, elle s’engage dans la police. Plusieurs raisons personnelles tissent l’étoffe de ce choix, parmi lesquelles la lecture de Hegel pour sa maîtrise. Ce dernier définit en effet la police comme la protection de « masses de fins et d’intérêts particuliers […] dans un intérêt universel » : la préservation de la société civile – au service de laquelle Lucienne veut s’engager.
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