Chroniques littéraires du Journal des débats : Avril 1941-août 1944
Une recension de Juliette Cerf, publié leMaurice Blanchot (1907-2003) aurait eu 100 ans cette année. Liée à une pensée du neutre, l’écriture pour lui s’éprouvait dans un rapport à l’effacement, au fragment, à la disparition, au silence. La publication des 173 chroniques littéraires parues dans le Journal des débats pendant la guerre dévoile en creux la relation ambiguë qu’il entretenait à la philosophie. Il se rapportait à elle dans son évanouissement propre, dans la façon dont elle devient la littérature. Cette relation transitait surtout par son amitié avec Emmanuel Lévinas (« une grâce », selon Derrida), rencontré à l’université de Strasbourg en 1925, et par sa lecture de Martin Heidegger, choc absolu, « événement de première grandeur ». À propos de Lévinas, Blanchot écrivait : « La philosophie serait notre compagne, à jamais, de jour, de nuit, fût-ce en perdant son nom, devenant littérature, savoir, non-savoir, ou s’absentant, notre amie clandestine. » De Descartes à Huysmans, de Montesquieu à Blake, de Tocqueville à Rabelais, de Kierkegaard à Claudel, cette amie clandestine fait partie du voyage que balisent ces chroniques. Elle est embarquée dans l’analyse pointue de la façon dont Nicolas de Cues s’affranchit de la pensée médiévale à l’occasion de la parution, en 1943, de l’essai de Maurice de Gandillac : « L’Infini est immédiatement et totalement présent dans le fini, et en même temps l’Absolu reste transcendant à toutes ses manifestations. » Christophe Bident, auteur de Maurice Blanchot, partenaire invisible (Champ Vallon, 1998), a établi la présente édition : « Ces articles révèlent la généalogie d’un critique qui a transformé l’occasion de la chronique en nécessité de la pensée. » Une pensée qui se déploie dans cet entretien infini avec la littérature.
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