Dans l’amitié d’une montagne

Une recension de Frédéric Manzini, publié le

Pourquoi gravir une montagne si c’est pour la redescendre presque aussitôt ? Il y a là un mystère qui fait dire à Pascal Bruckner que « la montagne illustre à merveille l’absurdité délicieuse de l’existence » et en exalte la beauté. Plus que le grandiose spectacle promis à ceux qui parviennent à se hisser jusqu’aux sommets, c’est pourtant le défi de l’ascension qui attire à la manière d’une « activité quasi religieuse », selon Bruckner : « Si l’être humain crapahute, c’est d’abord pour être l’auteur d’un événement, si modeste soit-il. » Il raconte comment le randonneur doit d’abord faire l’épreuve de son humilité, avant de pouvoir ressentir sa force et « la joie simple d’avoir accompli quelque chose à sa mesure ». Ce livre est une véritable déclaration d’amour à la montagne et, entre émerveillement et effroi, à l’expérience du sublime qu’elle procure. D’où cette définition : « La randonnée est une servitude volontaire où l’on décide du joug que l’on s’impose parce qu’il est synonyme d’une amitié supérieure avec le monde. »

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