Entretiens avec Francis Bacon

Une recension de Agnès Gayraud, publié le

Document incontournable de la littérature artistique du XXe siècle, les huit entretiens de David Sylvester avec Francis Bacon furent menés sur plus de vingt ans (1962-1986). Dans une langue simple mais dont chaque mot compte, on y découvre l’art d’un peintre qui, tout en détaillant sans fard ses méthodes, son outillage, sa passion pour Vélasquez, Poussin ou Rembrandt, resta toujours convaincu que « toute peinture est accident ». Sur la « corde raide » entre « peinture figurative » et « abstraction », le peintre du Personnage avec quartier de viande ou de la série des Papes n’a pas la religion du hasard. En la volonté il ne croit guère plus. Il lui faut ce moment d’ivrognerie et de terrible gueule de bois pour achever le triptyque Crucifixion. Et laisser la peinture « faire des choses bien meilleures que ce que je pourrais lui faire faire », et tout à coup « voir » que la figure, dans sa « précision ambiguë », n’illustre rien, ne raconte rien, mais devient véritablement « poignante ».

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