Études sur (ce qui s’appelait autrefois) la ville

Une recension de Cédric Enjalbert, publié le

Dans ce recueil, constitué de textes écrits entre 1985 et 2014, l’architecte dresse des portraits de villes. Défenseur d’une conception organique de l’architecture, il bat en brèche la « ville générique », transposable partout, débarrassée de son centre au profit d’un éclatement qui empêche toute identité. En écrasant l’imagination et la complexité, elle signe la fin de l’urbanité. Atlanta, aux États-Unis, en est un modèle, de même que Singapour, qui fut reconstruite à la hâte et qui souffre aujourd’hui « d’une gueule de bois prométhéenne ». De ce contre-modèle asiatique, l’architecte a réalisé une étude célèbre, reprise ici. La transformation radicale de cette ville coïncide avec la volonté d’éviter « le chaos que la démocratie laisse toujours derrière elle ». Rem Koolhaas démontre avec vigueur et sans jargon, préférant un style métaphorique pas forcément plus clair, combien l’architecture est aussi un jeu de pouvoir. Décapant.

À lire en écoutant : le remix de Patrick Cowley de l’indémodable Funkytown, de Lipps Inc.

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