Vita contemplativa
Une recension de Martin Duru, publié leÀ foncer tête baissée, nous ne pouvons, nous ne savons plus nous arrêter. Intégral, le culte du travail et de la performance serait-il en train de ronger l’homme, de saper sa meilleure part ? Le philosophe allemand d’origine sud-coréenne Byung-Chul Han est formel : la survalorisation contemporaine de l’activité est un leurre et une menace existentielle. À ses yeux, le sursaut consiste à retrouver le sens et le goût de ce qui s’y oppose frontalement, à savoir « la vie contemplative ». Celle-ci n’est pas abordée sous un angle privatif, comme une absence, un vide ou un manque. C’est un écart qui a valeur de résistance. Réactivation de l’otium des penseurs de l’Antiquité, la vie contemplative s’arrache à l’affairement productif ; elle ne poursuit pas de but, ne vise ni ne sert à rien. Désintéressée, sans pourquoi, elle relève de l’authentique « temps libre », c’est-à-dire libéré des injonctions du faire imposé. Multipliant les références à en étourdir parfois le lecteur, Byung-Chul Han prend pour exemples la flânerie, l’ennui, la fête – notamment rituelle, tel le shabbat juif qui met entre parenthèses la temporalité quotidienne – ou encore la communion avec la nature : à chaque fois, l’inactivité rompt avec la course folle du toujours-plus et éveille notre « capacité à éprouver les choses », à s’abandonner au monde tel qu’il est. Même si le propos s’entoure d’un air de déjà-lu (on pense notamment aux concepts de « désœuvrement » chez Giorgio Agamben ou à celui de « résonance » proposé par Hartmut Rosa), le philosophe défend bec et ongles sa célébration de ces moments suspendus où l’existence, affranchie de tout projet, renoue avec sa « forme intense et éclatante ». De la vie contemplative comme promesse et « formule fondamentale du bonheur », ni plus ni moins.
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