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Les clés d'un classique

G. W. F. Hegel : la conscience face à elle-même

Victorine de Oliveira publié le 11 janvier 2024 10 min

Dans la Phénoménologie de l’esprit, Hegel cherche à rendre compte de toutes les dimensions de l’existence humaine, de toutes les formes de savoir, depuis la perception sensible la plus immédiate jusqu’à la connaissance spirituelle la plus élevée. Il ne propose rien de moins qu’un récit de la grande aventure de la conscience.

 

À l’aube du XIXe siècle, c’est à Iéna que l’esprit de la philosophie s’agite le plus. À l’université, on s’écharpe sur la possibilité de connaître la chose en soi, sur son existence même, sur les conditions de possibilité de la connaissance et sur le statut de l’esprit dans tout cela. Pour quiconque a la passion des néologismes, des mots-valises et des concepts avec majuscule, c’est le paradis ! Schelling est alors la star des enseignants, pape de l’idéalisme que l’on vient écouter quasi religieusement. Mais dès 1801, un professeur qui ne rassemble à ses débuts qu’une dizaine d’étudiants pour un cours d’une heure et demie hebdomadaire intitulé « Logique et métaphysique » y peaufine son système : Georg Wilhelm Friedrich Hegel. Publiée en 1807, la Phénoménologie de l’esprit est le fruit de ces années de cours passées à transmettre une certaine vision de l’idéalisme philosophique.

Hegel tient à ce que son auditeur ou son lecteur sente à la fois l’immédiateté, l’urgence et l’évidence de ce dont il est en train de parler, afin que les concepts d’absolu, d’esprit, de raison et de conscience ne soient pas déconnectés d’une forme de vécu et de spontanéité. Face à Schelling, qui aime jongler entre les concepts grecs et latins, Hegel propose une philosophie uniquement en allemand, qui inventera son propre vocabulaire s’il le faut. La Phénoménologie de l’esprit peut donc se lire comme le récit de la façon dont la conscience fonctionne, en prenant d’abord conscience d’elle-même, puis du monde, avant de façonner les institutions qui organisent la vie en commun – la famille, la religion –, le tout dans un langage qu’il est possible de s’approprier dans un cadre national, voire qui forgera une certaine façon proprement allemande de faire de la philosophie.

 

Dialectique de la conscience

Entamons cette aventure hégélienne de la conscience étape par étape. L’idée d’un mouvement, d’une histoire qui traverse différents moments est en effet centrale chez Hegel. La première étape consiste pour la conscience à se déterminer pour soi, c’est-à-dire à se poser comme une instance indépendante du monde des objets et susceptible d’un retour réflexif sur elle-même. La conscience est douée de pensée, peut affirmer « j’existe », contrairement aux choses inanimées qui vivent sur le mode de l’en soi. La conscience dispose d’une certitude, ce que Hegel nomme « la tautologie immobile du : Je suis-je », c’est-à-dire qu’elle s’appréhende elle-même par certaines perceptions – il est telle heure, il fait froid dehors, j’ai faim ou j’ai soif. Cependant, cette « vérité de la certitude de soi-même » ne suffit pas, elle a besoin d’une médiation. La conscience doit poser des objets extérieurs à elle-même, dont elle se distingue parce qu’ils ne sont pas elle : c’est ce que Hegel nomme le négatif. En résumé : « La conscience a désormais, en tant que conscience de soi, un objet redoublé, l’un, l’immédiat, l’objet de la certitude sensible et du percevoir, mais qui pour elle est désigné par le caractère du négatif, et le second, savoir, soi-même, qui est l’essence vraie, et qui n’est d’abord présent que dans l’opposition du premier. »

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Article issu du dossier "G. W. F. Hegel : esprit es-tu là ?" janvier 2024 Voir le dossier
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