Kevin Baker : “La fin de Trump pourrait signifier le début de quelque chose d’encore pire”
Pour le politologue et essayiste américain Kevin Baker, la violence – autant dans les faits que dans la rhétorique – autour du processus électoral aux USA achève de rendre « irréconciliables » les deux camps d’une Amérique plus divisée que jamais. Et ce, quelle que soit l’issue des élections. Le trumpisme ne finira-t-il donc pas avec Trump ? Éléments de réponse… au conditionnel.
Mardi soir, Donald Trump a assuré avoir remporté l’élection et menacé de saisir la Cour suprême pour arrêter le décompte des voix. Est-ce une « déclaration de guerre » contre la démocratie américaine ?
Kevin Baker : En tout cas, c’est une déclaration qui ne m’a pas surpris. Je m’attendais à ce qu’il brandisse des menaces et refuse de reconnaître sa défaite, au moins dans un premier temps. Ce qu’il demande est inédit dans l’histoire de notre pays, mais rien n’indique que les Cours accepteront de faire cesser le vote et le décompte des voix. Si c’était le cas, cela pourrait mener au chaos et à des manifestations monstres, avec sans doute des morts. D’un point de vue juridique, ça paraît quand même très improbable… mais qui sait ? Le parti républicain est tellement corrompu – on peut s’attendre à ce qu’il manœuvre durement pour voler l’élection. La crise actuelle est en grande partie due à notre système électoral totalement idiot et obsolète. Il faut supprimer le collège électoral ! À la base, il était fait pour assurer la cohésion du pays après la guerre civile américaine [le terme qu’emploient les Américains pour parler de la guerre de Sécession], en garantissant une forme de représentativité des territoires ruraux. Aujourd’hui, il permet à une minorité de gouverner. À l’heure où je vous parle, Joe Biden a 2,2 millions de voix de plus que Trump. Et il pourrait perdre ? Il nous faut mettre en place le scrutin direct, comme en France, et instaurer une même règle pour tous les États. Problème, pour changer ce système, il faudra sûrement amender la Constitution, ce qui me paraît impossible au vu de la situation présente.
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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