La galaxie de Sohrawardi

À l’Est, du nouveau

Victorine de Oliveira publié le 4 min

Un parfum de mystère entoure la vie et l’œuvre du philosophe et poète mystique perse Sohrawardi. Sa pensée et ses récits imagés montrent la voie d’une philosophie habitée par la nostalgie d’un autre monde, d’un ailleurs, d’un Orient intérieur.

Ceux qu’il a lus

Platon (428-348 av. J.-C.)

Sohrawardi nomme « l’imam Platon » celui qu’il considère comme un docteur mystique. Il puise dans sa théorie des Idées une partie de sa doctrine de la lumière venue d’un Orient compris comme ailleurs, un autre monde, l’Ishrâq. Il s’agit d’une lecture assez libre de Platon, teintée de zoroastrisme. Ce que Sohrawardi appelle « Idées ou archétypes platoniciens de lumière » ou « Espèces à l’état de lumière » n’est pas seulement un modèle pour une incarnation physique mais un objectif de perfection.

Aristote (v. 384-322 av. J.-C.)

Sohrawardi lui emprunte surtout sur la forme. Certains de ses traités moins mystiques que scientifiques, tels Le Symbole de foi des philosophes ou Le Livre des temples de la lumière, se veulent d’une rigueur démonstrative à toute épreuve et reprennent la méthode aristotélicienne d’exposé théorique. Il s’agit pour Sohrawardi d’établir de façon logique l’existence du monde de l’âme. Le savoir rationnel est en effet une préparation à l’expérience visionnaire mystique.

Expresso : les parcours interactifs
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