Voltaire. L’œuvre
Le “Traité sur la tolérance” s’appuie sur l’horreur du jugement dans l’affaire Calas pour viser à l’universel.
Lorsqu’il apprend que, à Toulouse, le protestant Jean Calas aurait tué son fils, tenté de se convertir au catholicisme, Voltaire est navré par ce drame du fanatisme religieux. Mais il découvre bientôt que l’intolérance n’est pas du côté des protestants, mais des catholiques, qui ont injustement condamné à mort un innocent : Jean Calas a été torturé, étranglé et brûlé en place publique le 10 mars 1762. L’écrivain, alors âgé de 68 ans, met toute son énergie à faire reconnaître l’erreur judiciaire, en montrant que l’instruction du dossier a été bâclée sous la pression populaire : le prétendu meurtre du fils Calas est en réalité un suicide. De ce scandale de l’intolérance religieuse, il va tirer un plaidoyer valant « pour toutes les saisons », griffonné en quelques semaines seulement : le Traité sur la tolérance, publié en mars 1763. Dans cet atroce conte philosophique devenu réalité, on trouve, prévient Voltaire, « des endroits qui font frémir, et d’autres qui font pouffer de rire ; car, Dieu merci, l’intolérance est aussi absurde qu’horrible ». Tantôt indigné, tantôt ironique, il se penche sur les vertus du pluralisme religieux et les méfaits de l’intolérance, pour tirer de ce panorama historique le propos philosophique du Traité : les croyances religieuses sont contingentes, aucune ne peut prétendre à la vérité. Reste donc aux hommes à « se souvenir qu’ils sont frères » et à tolérer la diversité des opinions, pourvu qu’on ne commette aucun crime en leur nom. Au-delà de la réhabilitation de Jean Calas en 1765, ce combat pour la tolérance aboutira, dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, à reconnaître que « nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses » et que « la libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme ».
Voltaire n’est pas un auteur très admiré des philosophes d’aujourd’hui, qui trouvent volontiers sa métaphysique un peu courte et qui sont plus sensibles à la radicalité de son grand adversaire Rousseau ; mais il reste aux yeux de tous…
Voltaire et son “Traité sur la tolérance” s’arrachent dans les librairies, suites aux attaques terroristes qui ont bouleversé la France, en ce…
On trouvera ci-après les principales étapes de l’argumentation développée dans le “Traité sur la tolérance”.
Chantre de la tolérance universelle, Voltaire a-t-il toujours honoré ce principe ?
« Il me paraît essentiel qu’il y ait des gueux ignorants. (…) Quand la populace se met à raisonner, tout est perdu », écrit Voltaire en 1760, à l…
Propos tenus par Dominique Vilain, délégué régional de Miss France pour le Nord-Pas-de-Calais (L’Express, 11 décembre 2006)
Pour André Glucksmann qui a signé un récent “Voltaire contre-attaque”, le “Traité sur la tolérance” est un antidote très actuel aux pensées bétonnées, car il se fonde sur la nécessité de nous entendre non sur le bien, mais contre le mal…
En même temps que les deux Traités sur le gouvernement civil, Locke publie son Essai sur l’entendement humain, où il développe une conception empiriste de la connaissance et critique la notion d’âme. Dans une lettre, Voltaire rend…