Ce que n’est pas l’identité

Une recension de Antoine Rogé, publié le

Au palmarès des sujets dont on ne doit pas parler à table, l’identité figure en bonne place. Parce qu’elle exhale des relents xénophobes, la notion est un mouton noir des études sociologiques. Nathalie Heinich entend ici l’analyser de manière dépassionnée afin de la rendre utilisable dans le champ des sciences humaines, et pourquoi pas dans les conversations de « tous ceux qui ont un jour parlé d’identité ». Ni de droite ni de gauche, l’identité n’a rien d’une essence éternelle, puisqu’elle est sujette au changement historique. Mais une fois sa déconstruction faite, il serait dommage de « jeter le bébé avec l’eau du bain » car, si versatile soit-elle, l’identité a une certaine consistance : celle de l’interaction entre la manière dont un sujet se met en scène et les représentations par lesquelles il s’assigne à lui-même (et se voit assigner par d’autres) des appartenances. Est-il utile de dire que celles-ci sont multiples, n’impliquant pas nécessairement et se réduisant encore moins à l’« identité nationale » ? Cette clarification ne pourra pas faire de mal.

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