Charlot : histoire d'un mythe

Une recension de Victorine de Oliveira, publié le

Dadaïste, héroïque, tragique, burlesque, conceptualiste, moderne… elle est longue, la liste des épithètes que trimballe Charlot. Depuis la première apparition il y a cent ans du « roi du cinéma » (Sartre), ce dandy loqueteux plie de rire la foule, inspire le poète, titille le philosophe. Avant le mythe, c’est l’icône qui se dessine au fil de l’anthologie de ces interprétations passionnées : chapeau melon, redingote rapiécée, canne de gentleman. Une silhouette aux « moustaches chaplinesques » qui « Sont tout/Ce qu’il reste à l’Europe/De visage », écrit Maïakovski en 1923. Tel Nietzsche qui érigeait la danse en posture philosophique, Charlot est un « homme dansant, ivre d’intelligence, sur les cimes du désespoir » (Élie Faure), « un David qui tue tous les jours sans arme ni cuirasse, avec un caillou du ruisseau, l’énorme Goliath de la lourdeur » (Fernando Vela). Ceux broyés par l’engrenage de la machine ou le métal du canon savent combien le XXe siècle fut lourd. Le « nouveau Socrate » nous apprend tout bêtement l’humanité… en trottant.        

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