La Fin des coupables, suivi de Le Cas Paramord

Une recension de Philippe Nassif, publié le

Difficile d’ignorer l’ampleur des recherches de Pierre-Henri Castel. C’est une nouvelle histoire de l’individualisme qu’il livre ici, s’attachant aux réponses thérapeutiques apportées, de Freud à la neurobiologie, à la souffrance de l’individu sommé d’agir librement. La traversée se clôt par le cas de Para-mord, l’un de ses patients, qui ressasse à l’infini la moindre inquiétude. Car si hier l’individu se sentait coupable face à l’Autre surplombant – Dieu, la société –, c’est la menace de la honte qui, dans une société d’égaux, le contraint. Castel décrit une autonomie qui n’est plus une aspiration ni une conquête, mais une condition imposée. Au prix d’une disparition de l’intériorité que creusait le sentiment de culpabilité. Ce phénomène de « démoralisation » de l’action ne relève pas nécessairement de la catastrophe, suggère in fine Castel. Il pourrait bien nous ouvrir sur une liberté nouvelle.

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