La Laïcité. Histoire d’une singularité française
Une recension de Frédéric Manzini, publié leDe même que notre goût pour la contestation sociale ou les cuisses de grenouilles, notre attachement à la laïcité à la française suscite, à l’étranger, une incompréhension mêlée d’aversion franche. Elle est perçue comme un archaïsme dont l’autoritarisme est accusé de toutes parts : les conservateurs lui reprochent son caractère dogmatiquement antireligieux hérité de la Terreur, tandis que les partisans d’une société multiculturelle l’accusent de bloquer l’intégration d’une partie des minorités musulmanes issues de l’immigration. Le philosophe Philippe Raynaud, fin connaisseur des idées républicaines, apporte une lumière historique très éclairante sur ces débats récurrents. Il va chercher les sources de cette singularité nationale bien avant la loi de 1905, dans les guerres de Religion du XVIe siècle qui s’achèvent avec l’affirmation de l’autorité de l’État. Alors que les Anglais décidèrent d’intégrer le pluralisme religieux au cœur du pouvoir politique grâce à l’établissement d’une Église anglicane tenant à la fois du catholicisme et du protestantisme, les Français choisirent la voie de l’absolutisme royal qui, fort de sa prééminence, pouvait concéder aux protestants sa tolérance souveraine. Un État ainsi constitué était déjà prêt, analyse Raynaud, à s’affranchir de son catholicisme de circonstance, ce qu’il fit dès la Révolution. Notre République laïque contemporaine, produit de cet héritage conflictuel, après avoir survécu à de multiples soubresauts (récemment la loi Savary ou les affaires du voile islamique), a-t-elle pour autant un avenir ? Oui, répond Philippe Raynaud, qui y voit une option tout à fait crédible pour relever les défis de la démocratie moderne. On ne demande qu’à le croire.
Efficace, éloquent, le couple gauche-droite s’est imposé sur tous les continents. Quatre personnalités déclinent ses particularités en Amérique, au Parlement européen et en politique internationale.
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