La vie intellectuelle en France : Tome 1, Des lendemains de la Révolution à 1914

Une recension de Catherine Portevin, publié le

Deux énormes volumes, cent trente contributeurs : l’entreprise est de taille… Ses codirecteurs, l’historien Christophe Charle et le sociologue Laurent Jeanpierre y construisent une notion apparemment banale, celle de « vie intellectuelle ». Celle-ci ne se réduit pas à l’histoire des idées (souvent assimilée à ses figures de proue – auteurs, œuvres et doctrines) mais s’étend à tout ce qui façonne leur production, leur circulation, leur place dans l’espace public (enseignement et recherche, journaux et médias, clivages politiques, échanges internationaux), cherchant aussi leur part esthétique dans les styles et les arts. Ils montrent ainsi l’ambivalence du rôle des idées, dont l’importance sociale croît, tandis que décroît ou se fragmente l’influence des élites intellectuelles. Mais, vertu et limite des sommes universitaires collectives, l’ouvrage ne pourra en réalité se saisir que par le détail. Osons même défendre une forme de désordre dans la lecture, qui peut mener de la chanson populaire au début du XIXe siècle, au « rire moderne », en passant par l’influence comparée de Guizot et de Tocqueville…

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