Le Dossier sauvage
Une recension de Catherine Portevin, publié leC’est l’histoire d’un vieil ermite assassiné dans les monts du Forez en 1890, ou celle du doux Laurent, ayant choisi la vie solitaire dans les forêts des Maures vers 1850, ou encore celle de Theodore Kaczynski, un mathématicien écologiste abandonnant la civilisation pour une cabane perdue au fond du Montana au début des années 1970, avant de devenir le terroriste « Unabomber ». Il y a aussi des faits divers soulignés, des listes d’objets, des conseils de survie dans la nature recopiés, des notes sur les anachorètes de la chrétienté primitive, le rapport d’un médecin aliéniste en 1865 à propos du « sauvage du Var »… Ces documents auraient été glissés par Michel Foucault dans une chemise marron sous le titre « Vies sauvages. » Ce dossier échoua un jour entre les mains de Philippe Artières, familier de l’auteur des Vies infâmes et de l’Histoire de la folie, et connaissant son art de faire surgir du sens de matériaux disparates. En virtuose, l’historien tente ici le chemin à l’envers : sous le regard de Foucault, il constitue lui-même, avec des archives authentiques, l’étonnant dossier d’une généalogie sauvage ébauchée naguère dans un récit sur un certain Jean, un homme des bois dans les Vosges qui a émerveillé son enfance. Méditant le destin de ces individus tentés par le retrait du monde, jusqu’au survivalisme des ZAD, il tisse les fils entre le souci de soi foucaldien et la critique de la technique d’Ivan Illich. « Je suis troublé de voir, conclut-il, comment les luttes contemporaines m’imposent de reprendre le dossier sauvage ». Troublant, en effet. C. P.
À ceux qui rêvent d’un monde d’après, ou d’un autre monde, ou de zones à défendre, le Larzac, situé dans le sud de l’Aveyron entre Millau et Lodève, offre un…
Depuis quelques mois, la « déconstruction » est partout. Dans le débat public, elle est associée par ses détracteurs à la pensée « woke »…
La question du sens de l’existence s’impose à nous lors de périodes de crise personnelle, parfois en se levant un matin pour reprendre un travail insensé ou…
Claude Lévi-Strauss a ouvert les portes d’un monde sans « sauvages ». Ses héritiers – qu’ils soient romanciers, psychiatres ou ethnologues – empruntent ce passage pour renouveler leur approche.
Michel Foucault, Dits et Écrits, tome 4, « Le sujet et le pouvoir » (1982)
« La société punitive », Dits et écrits (II). Pour le théoricien du biopouvoir, la prison, loin de réduire la délinquance, s’inscrit plutôt dans une théorie de la surveillance généralisée de la société sur ses membres.
Prenant le contre-pied des courants de pensée établis, Michel Foucault s’oppose aussi bien au marxisme qu’à l’existentialisme de Sartre. L…
Que reste-t-il de l’ambition philosophique de Michel Foucault, des espoirs d’une génération, de la liberté de “penser autrement” ? Pierre Maillet…