L'instrument de musique : Une étude philosophique

Une recension de Victorine de Oliveira, publié le

La fausse note ou le « canard » : hantise du musicien, grimace de l’auditeur. Pour les théoriciens de l’art tel Nelson Goodman, elle brouille même l’identité de l’œuvre jouée. Mais de cet événement perturbateur « nécessaire à la vitalité d’une exécution musicale », Bernard Sève tire une vérité : la musique est un phénomène physique produit par des instruments disposant d’un corps de bois, de métal et de cordes, lui-même animé par des êtres de chair, de souffle et de sang. Une évidence ? Pas tant que ça. C’est pourquoi Sève s’emploie à remettre l’instrument, à la fois outil technique et condition ontologique de l’œuvre musicale, au cœur de la pensée de la musique. Contre la réification opérée par l’objet CD, visant une perfection sonore impossible, « le jeu instrumental est le rappel constant que la musique ne relève pas de l’être mais du devenir ». Un devenir fragile, hautement imprévisible : tout le charme de la musique « live », vivante.

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