L'irréversible et la nostalgie

Une recension de Henri de Monvallier, publié le

Après plus de trente-cinq ans d’attente, le lecteur peut de nouveau avoir accès à ce chef-d’œuvre. L’irréversibilité est l’essence du temps. Aucun retour n’est concevable, et chaque fois est en même temps la première et la dernière – c’est la « primultimité ». La nostalgie est moins le mal du retour (on peut toujours revenir au point de départ) que l’impossibilité de redevenir celui qu’on était au moment du départ. Malgré tout, Jankélévitch reste bergsonien : l’irréversible n’admet qu’un remède, non la nostalgie, mais le consentement joyeux de l’homme à la liberté créatrice que le temps nous ouvre dans le futur.

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