Petites oeuvres morales
Une recension de Simon Daireaux, publié le« Je tiens pour vrai le proverbe selon lequel le monde empire en vieillissant. » À contre-courant de son siècle, Giacomo Leopardi élève sa voix au-dessus de l’optimisme triomphant. Le XIXe siècle italien connaît avec lui le plus brillant des écrivains désenchantés, l’âme d’un « grand solitaire » notait Rilke. Ses Petites œuvres morales sont principalement constituées de dialogues philosophiques empruntant leur structure au modèle platonicien. Allégoriques (la nature, le soleil) ou historiques (Plotin, Le Tasse), les personnages mis en scène dans ces saynètes unissent leur force pour dire leur lassitude. Pessimiste, le poète ne cesse de constater le malheur de la vie sur terre et ce n’est qu’en faisant dialoguer des êtres imaginaires qu’il conjure la tentation du suicide. Comme le dit Plotin dans l’une de ces fables : « Veillons à nous tenir compagnie, à nous encourager mutuellement, et à nous prêter main-forte pour accomplir le mieux possible la tâche ingrate de l’existence. » Mélange d’injonctions antimodernes et d’inventions surprenantes, cette édition des Petites œuvres morales constitue pour le lecteur d’aujourd’hui une singulière investigation philosophique.
L’Art de la guerre n’a pas été rédigé par une seule personne. Cet ouvrage est le fruit d’un long processus de sédimentation : il compile et unifie tout un ensemble de réflexions stratégiques, dues à plusieurs auteurs.
La notion de volonté n’a pas bonne presse dans la philosophie d’aujourd’hui. Des concepts comme ceux de volition ou d’intention semblent appartenir à une psychologie dualiste obsolète qui postule que l’esprit est vis-à-vis du corps, selon l…
Contrairement aux moralistes du Grand Siècle, ses contemporains, Pascal ne se complaît pas dans la noirceur. Il s’efforce de comprendre les faiblesses de la condition humaine, dont il ne s’exempte pas. Et il le fait dans une langue «…
Ce que ma mère aimait par-dessus tout, c’était lire : à voir l’impatience heureuse avec laquelle elle attendait chaque année l’arrivée du dernier roman d’Agatha Christie, j’ai appris, sans besoin d’autres incitations éducatives, que la lecture est…
Le départ de Lionel Messi du Barça, comme le suspense sur le transfert de Mbappé du PSG au Real Madrid, confirment que le football de haut niveau…
Le vivant, c’est la grande affaire de Frédéric Worms. Dans son dernier livre, “Pour un humanisme vital”, le philosophe, qui siège au Conseil…
Les Lumières, moment de triomphe de la raison ? C’est oublier qu’au XVIIIe siècle, en Écosse, des penseurs comme David Hume ou Adam Smith reconsidèrent les sentiments pour fonder la morale. Au cœur de leurs réflexions, la notion de…