Zoocities. Des animaux sauvages dans la ville
Une recension de Martin Duru, publié leEt soudain ils sont apparus dans les rues désertées par l’homme. Lors du confinement, des vidéos virales ont montré, partout dans le monde, l’irruption d’animaux sauvages en milieu urbain – sangliers, coyotes, castors, parfois un puma ou un alligator… Images saisissantes, entre émerveillement et inquiétante étrangeté. Mais ce phénomène, remarque Joëlle Zask, cache une tendance de fond. Oui, ils arrivent : hôtes d’une nature dévastée, fuyant les catastrophes climatiques et les battues, les animaux sauvages trouvent de plus en plus refuge dans les villes, qui, parallèlement, se verdissent. Ce sont, par exemple, des renards qui furètent dans le métro ou des faucons pèlerins nichant au sommet des gratte-ciel. Face à ce télescopage des mondes, quelle attitude adopter ? L’essai est aussi informé qu’engagé. La philosophe juge cruelle et contre-productive l’extermination des animaux sauvages perçus comme nuisibles, tout comme elle se méfie de la création d’espaces sanctuarisés. Mais il ne s’agit pas non plus de les accueillir à bras ouverts, en une zoolâtrie aveugle. Sauvages, ces animaux le restent… Ils ne sont ni des ennemis ni des amis, mais des « voisins ». Or la notion de voisinage implique la proximité – un même lieu est partagé – et la distance – des barrières sont posées. Entre voisins, on se croise, on s’observe. Spécialiste du philosophe américain John Dewey à l’origine du concept d’« enquête », l’autrice suggère d’apprendre à connaître les animaux non domestiqués qui peuplent nos villes, d’appréhender leurs territoires, leurs circuits. L’espace urbain devrait être conçu afin de les laisser vivre, de leur nuire le moins possible, en aménageant des passages, des corniches, des torrents artificiels... Des objections surgiront peut-être : que faire si telle espèce prolifère, si certaines relations de voisinage dégénèrent ? Zask fait le pari de ce qui ne serait plus une ville humaine, trop humaine, mais une « cité multispéciste », soucieuse de la pluralité des formes de vie et nouant entre elles une grande « alliance » pour coexister au mieux. Une « nouvelle arche de Noé » qui préserverait aussi « la part de sauvage en nous ».
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