Amira Yahyaoui. Insoumise
Son père a été le premier juge à se rebeller contre Ben Ali, son cousin est mort pour la liberté d’expression. Elle n’avait guère d’autre choix que la lutte. Se servant d’Internet pour combattre la censure et de la loi pour défendre l’État de droit, elle est devenue à 28 ans une vigie exigeante de la démocratie en Tunisie.
« Toujours en est-il certains qui, plus fiers et mieux inspirés que les autres, sentent le poids du joug et ne peuvent s’empêcher de le secouer ; qui ne se soumettent jamais à la sujétion. » Cette phrase d’Étienne de La Boétie, Amira Yahyaoui l’a lue une bonne cinquantaine de fois depuis que son père l’a mise entre ses mains alors qu’elle avait à peine 16 ans. « Le Discours de la servitude volontaire a chamboulé ma vie », affirme-t-elle. Nul doute qu’Amira, du haut de ses 28 ans, a rejoint pour longtemps les rangs des insoumis.
Si on lui demande les dates qui ont marqué son itinéraire, cette jeune femme frêle, joyeuse et tenace, ne cite que des souvenirs de lutte. Pour son père, le juge Mokhtar Yahyaoui, destitué de sa charge de magistrat en 2001. Pour son cousin, le cyberactiviste Zouheir Yahyaoui, torturé à mort dans les prisons de Ben Ali en 2005. Son père l’envoie alors à l’abri en France. Elle est déchue de la nationalité tunisienne. Pendant quatre ans, elle vit apatride à Paris. Le 22 mai 2010, elle organise sur le Web, depuis la France, une grande « manifestation réelle pour la liberté virtuelle », qui contenait déjà les prémices de la révolution de janvier 2011. De sa génération, elle a naturellement adopté Internet comme un outil essentiel de la liberté.
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