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DIE KABALE DER SCHEINHEILIGEN. DAS LEBEN DES HERRN DE MOLIÈRE mis en scène par Frank Castorf © Christophe Raynaud De Lage

Théâtre

Castorf émancipé

Cédric Enjalbert publié le 17 juillet 2017 4 min

Le Festival d’Avignon accueille la dernière création du metteur en scène Frank Castorf, “La Cabale des dévots. Le Roman de Monsieur Molière”, d’après Boulgakov. Ce spectacle éreintant expose les rapports conflictuels du pouvoir et de la création, en ramenant puissamment le conflit au cœur de l’art et de la politique.

« Je crois au conflit », clame Frank Castorf. Cet anarchiste allemand ne s’encombre pas des bienséances en montant Die Kabale der Scheinheiligen. Das Leben des Herrn de Molière d’après La Cabale des dévots et Le Roman de Monsieur Molière de Mikhaïl Boulgakov. Dans ce spectacle de près de six heures, présenté au Festival d’Avignon après avoir été créé à Berlin, excessif à tous points de vue, le metteur en scène allemand ébranle les conventions, faisant du théâtre un art fondamentalement rugueux.

Lorsque Boulgakov s’attelle à l’écriture de son Roman, en 1933, ses rapports avec le pouvoir stalinien sont plutôt conflictuel : il en dépend, et la censure fait son office. Son ouvrage ne paraît d’ailleurs qu’en 1962, après révisions des autorités, et seulement en 1989 intégralement. Trois cents ans plus tôt, la même hypocrisie générale hante les sphères du pouvoir et de la création, et la même censure d’État étrille l’auteur de Tartuffe, après l’avoir protégé. En rappelant la vie de Molière à travers l’interprétation personnelle qu’en donne Boulgakov, Frank Castorf règle des comptes. Il prend pour cible une certaine idée du rapport entre l’art et les autorités, prêt à en découdre avec une réalité « qui n’est plus supportable ».

Lui qui s’est récemment vu débarqué de la Volksbühne (littéralment, le « théâtre du peuple »), qu’il dirigeait à Berlin depuis 1992, fait de son dernier spectacle dans l’institution un manifeste théâtral pour un art de l’épuisement, qui éreinte, contre l’emphase déclamatoire. Il invite à se colleter un monde imparfait. Amateur des formes impures, l’artiste compose un spectacle bouffon, qui tire sa cabale des hypocrites vers une conjuration des imbéciles. Aux écrits de Boulgakov, il adjoint notamment des scènes de Prenez garde à la sainte putain d’après le script de Rainer Werner Fassbinder, relatant les difficulté d’un équipe de cinéma à achever la réalisation d’un film, et ses propres textes. Du théâtre comme un sport de combat.

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