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© Frédéric Poletti pour PM

Jacques Rancière: “ Nos gouvernements sont oligarchiques ”

Alexandre Lacroix publié le 23 août 2012 6 min

Le philosophe Jacques Rancière n’a eu de cesse d’explorer toutes les facettes de l’idée d’égalité. La démocratie, à ses yeux, c’est d’abord la négation de l’idée que certains citoyens seraient plus compétents que d’autres pour gouverner.

La parution de La Haine de la démocratie en 2005 fut un événement. D’abord, parce que le philosophe Jacques Rancière s’y livrait à une charge éloquente contre l’oligarchie et les élites au pouvoir. Ensuite, parce qu’il y prenait à parti les pulsions antidémocratiques des intellectuels, leur dégoût de la plèbe. Qu’il s’agisse d’Alain Finkielkraut fustigeant l’inculture des consommateurs contemporains, de Philippe Muray se moquant de l’homo festivus, de Jean-Claude Milner condamnant les penchants meurtriers de l’Europe démocratique, de l’Italien Giorgio Agamben comparant nos démocraties à des régimes totalitaires, les représentants de l’élite intellectuelle, rappelait Rancière, ne sont pas prêts d’accorder leur confiance au peuple, aux masses qu’ils jugent ignorantes et dangereuses. En 2007, lors de sa campagne pour la présidentielle, Ségolène Royal a proposé la création de jurys populaires et avancé le concept de « démocratie participative ». Pour expliquer la démarche, au parti socialiste, on revendiquait l’influence de La Haine de la démocratie de Jacques Rancière. Mais le principal intéressé a aussitôt coupé court à cette tentative de récupération. Sa position était en effet à mille lieues du programme de Ségolène Royal, car, pour lui, la démocratie ne peut être une offre électorale : il s’agit, au contraire, d’un scandale…

 

Nous avons tendance à penser qu’il y a démocratie quand le gouvernement est élu à la majorité des voix. Or, vous avez une toute autre définition de la démocratie, qui représente pour vous un excès. Qu’est-ce que cela signifie ?

Les concepts de la politique ne naissent pas de la classification des diverses formes de gouvernement. Ils jaillissent de la politique elle-même. Rappelons qu’au départ, le mot « démocratie » est une injure. En Grèce, on traitait de « démocrate » celui qui voulait le pouvoir du peuple, soit de la canaille. Il n’y a pas une définition, mais une constellation de significations autour du mot démocratie, qui ont toutes ce point commun : le scandale. Le tirage au sort, et non le vote majoritaire, en a été le symbole. L’ordre naturel voudrait que le pouvoir revienne aux individus les plus forts, les plus riches, les plus savants, ou les plus capables… Mais la démocratie ou « pouvoir du peuple » impose cette vérité paradoxale : pour qu’il y ait de la politique, et pas seulement de la domination, il faut présupposer un pouvoir qui ne s’identifie à aucune compétence exercée sur d’autres, qui est celui de n’importe qui. On n’est pas en démocratie simplement parce que le peuple est représenté par des députés, ou gouverné par des présidents élus, mais quand il existe des formes d’affirmation de ce pouvoir de personnes qui sont autonomes par rapport aux institutions de l’État.

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