“Charlie Hebdo” en 1840
« En matière de presse, il n’y a pas de milieu entre la servitude et la licence. Pour recueillir les biens inestimables qu’assure la liberté de la presse, il faut savoir se soumettre aux maux inévitables qu’elle fait naître. Vouloir obtenir les uns en échappant aux autres, c’est se livrer à l’une de ces illusions dont se bercent d’ordinaire les nations malades… qui cherchent les moyens de faire coexister à la fois, sur le même sol, des opinions ennemies et des principes contraires » (Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, 3).
Il faut en revenir à Tocqueville et à la première moitié du XIXe siècle pour comprendre en quoi, dans la seconde affaire des caricatures du prophète Mahomet parues dans Charlie Hebdo, l’opinion des pondérés qui, tout en célébrant la liberté de la presse, ont cru ne pas se contredire en appelant en même temps au « respect des religions », relève d’un épuisement démocratique. À quelle logique le philosophe doit-il de montrer que l’excès de prudence est, en cette matière, un risque supérieur à l’audace ?
Tocqueville ne porte pourtant pas la presse dans son cœur : « J’avoue que je ne porte point à la liberté de la presse cet amour complet et instantané qu’on accorde aux choses souverainement bonnes de leur nature », dit-il dans une litote qui masque à peine le mépris que lui inspirent les plumitifs (et les caricaturistes) de son temps. « Je l’aime, ajoute-t-il, par la considération des maux qu’elle empêche bien plus que pour les biens qu’elle fait. » Quels sont ces maux ? De quoi la liberté de la presse nous préserve-t-elle ? De la dépolitisation. Du repli sur soi. Du gouvernement de la crainte sur des sociétés exténuées qui, maquillant en tolérance la remise en cause de leurs principes, digèrent l’indigeste parce qu’elles redoutent de mourir en faisant un effort.
L’attentat qui a visé la rédaction de Charlie Hebdo mercredi 7 janvier 2015 n’a pas seulement suscité un émoi sans précédent dans le pays. Cette…
Les Hongkongais ne plient pas. Tandis qu’aujourd’hui même, Pékin fait voter une “loi de sécurité nationale” censée autoriser la mise au pas de la…
Ils diffusent dans le ciel sous forme de traînées d’avion – en anglais chemtrails – des gaz qui manipulent notre comportement et…
Voltaire n’est pas un auteur très admiré des philosophes d’aujourd’hui, qui trouvent volontiers sa métaphysique un peu courte et qui sont plus sensibles à la radicalité de son grand adversaire Rousseau ; mais il reste aux yeux de tous…
Défendre la laïcité, tel est l’enjeu du procès qui oppose la Mosquée de Paris et l’Union des organisations islamiques de France au journal satirique Charlie Hebdo pour avoir publié des caricatures de Mahomet.
Un professeur de philosophie a été suspendu pour les “propos inadéquats”’ qu’il aurait tenus en classe à l'occasion de la minute de silence…
Lecteur de “Candide” riant mais pas franchement optimiste, Georges Wolinski fut la figure de proue d’une génération d’humoristes humanistes qui…
Le procès des attentats terroristes de janvier 2015 s’ouvre mercredi 2 septembre. Cinq ans après les tueries de Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher et…