Procès

La mauvaise foi

publié le 3 min

Défendre la laïcité, tel est l’enjeu du procès qui oppose la Mosquée de Paris et l’Union des organisations islamiques de France au journal satirique Charlie Hebdo pour avoir publié des caricatures de Mahomet.

Les 7 et 8 février, le tribunal correctionnel de Paris devrait examiner les poursuites engagées pour « incitation à la haine raciale » par la mosquée de Paris et l’Union des organisations islamiques de France contre Charlie Hebdo. L’hebdomadaire, « journal-torchon », « raciste », « collabo », « islamophobe et néo-doriotiste », selon ses détracteurs, est assigné à cause de la publication – un an plus tôt jour pour jour – des caricatures du prophète Mahomet d’abord parues dans le journal danois Jyllands-Posten.

« La possibilité de dire ce qu'on pense (associée au refus de détenir la vérité) entre en conflit avec une parole révélée »

Il y a 337 ans, et malgré de grandes précautions (parution anonyme et fausse édition), Spinoza a été reconnu et couvert d’anathèmes quand il a publié, en 1670, son Traité théologico-politique : « Mort au juif Spinoza », ce « satan incarné » à l’« érudition déféquée », dont les « travaux venus de l’enfer » exercent leur « action corruptrice », et qu’il faudrait « couvrir de chaînes » et « fouetter de verges »… Son crime ? Avoir affirmé l’indépendance de la raison et de la foi (c’est-à-dire la nullité spéculative de la foi), et soumis, en conséquence, les textes sacrés à une exégèse rationnelle, tout en soutenant que « la liberté de philosopher non seulement peut être accordée sans danger pour la piété et la paix de l’État, mais même qu’on ne peut la détruire sans détruire en même temps la paix de l’État et la piété elle-même ».

Expresso : les parcours interactifs
Joie d’aimer, joie de vivre
À quoi bon l'amour, quand la bonne santé, la réussite professionnelle, et les plaisirs solitaires suffiraient à nous offrir une vie somme toute pas trop nulle ? Depuis le temps que nous foulons cette Terre, ne devrions nous pas mettre nos tendres inclinations au placard ?
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
Sur le même sujet




Bac philo
2 min
Nicolas Tenaillon

La liberté est d’abord une notion métaphysique : l’homme est-il libre ou déterminé par des contraintes qu’il ne maîtrise pas ? S’il est la cause première de ses choix, on dit qu’il possède un libre arbitre. Mais un tel pouvoir est…