De la philosophie à l’économie : Emmanuel Macron, ex-ministre
[Actualisation: Emmanuel Macron a été désigné pour affronter Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017] Emmanuel Macron a annoncé sa démission. L’ex-ministre de l’Économie, de l'Industrie et du Numérique, formé à la philosophie, entend se consacrer à son propre parti : “En Marche !”.
Les rumeurs allaient bon train : le ministre de l’Économie, de l'Industrie et du Numérique Emmanuel Macron a finalement démissionné. Il a annoncé sa décision ce mardi 30 août et sera remplacé par Michel Sapin, déjà ministre des Finances.
Avant d’être ministre, Emmanuel Macron obtient dans une première vie un DEA de philosophie à l’université de Nanterre. Ses objets d’étude? Machiavel, Hegel et un mémoire sur la notion d’« intérêt général ». Il manifeste alors son intérêt pour des penseurs critiques du libéralisme et prend pour guides le socialiste Paul Ricoeur (1913-2005) – qu’il accompagne dans l’édition de son dernier ouvrage : La Mémoire, l'Histoire, l'Oubli (Seuil, 2000) – et le postmarxiste Étienne Balibar, qui dirige son mémoire de DEA.
L’apprenti philosophe quitte l’université pour l’École nationale d'administration (ENA), l’ENA pour l’Inspection des finances et les hautes administrations pour la banque d’affaires, avant d’être débauché auprès du cabinet de François Hollande. Membre du comité de rédaction de la revue Esprit, auteur d’articles concernant les politiques d’enseignement, l’élection présidentielle de 2012 – « Les labyrinthes du politique » – et Paul Ricoeur – « La Lumière blanche du passé », il se dit proche de la deuxième gauche, incarnée notamment par Michel Rocard, qu'il voit comme un mentor.
Partisan d’une ligne sociale-libérale qui l’éloigne progressivement de François Hollande, avec lequel il multiplie les désaccords, Emmanuel Macron, encore ministre, fonde le 6 avril 2016 son propre mouvement, en marge du Parti socialiste : « En Marche ! ». Croyant que « “faire de la politique” ne peut plus et ne doit plus être un métier, mais un engagement limité dans le temps », il quitte finalement le gouvernement. Saura-t-il à l’avenir concilier ses convictions idéologiques, sinon philosophiques, avec ses ambitions politiques grandissantes, en « jetant un pont » entre ses deux influences : le socialisme et le libéralisme ? Et rester fidèle aux enseignement de Paul Ricœur, en ne cessant, comme il l’écrit, de se nourrir de « ses réflexions, de sa philosophie et de ce qu’il [lui] a appris » ? Voire.
Nommé ministre de l'Économie dans le second gouvernement constitué par Manuel Valls, le jeune Emmanuel Macron fut banquier d'affaire et assistant de Paul Ricoeur avant d'entrer au service de l'État.
Dans un discours prononcé le 13 janvier dernier à l’occasion du 50e anniversaire du congrès de la Conférence des présidents d’université, Emmanuel…
En rendant hommage aux qualités de soldat du maréchal Pétain, à l’occasion du centenaire de l’armistice de la Grande Guerre, Emmanuel Macron commet-il un “abus de mémoire” ?
La polémique et la castagne, très peu pour lui. Pourtant, plus de dix ans après sa mort, Paul Ricœur déchaîne les passions depuis qu’un certain Emmanuel Macron revendique son héritage. Le président de la République s’inspire-t-il…
En 1975, Paul Ricœur donne deux cours à l’Université de Chicago sur l’imagination, notion qui irrigue sa pensée sans qu’il l’ait déjà vraiment…
Le discours du 9 novembre 2021 du président de la République était attendu et dénoncé à l’avance par ses adversaires politiques comme une prise de…
Les historiens Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker ont publié un livre élucidant, magnifique d'intelligence et de sensibilité, qui avec vigueur – et peut-être imprudence ? – bouleverse nos représentations de la Grande Guerre. Nous…
Il y a cent ans naissait Paul Ricœur. Grande figure de la pensée française du siècle dernier, il a contribué, avec le concept d’identité narrative…