La Terre et les hommes sont sur un bateau…
Devons-nous protéger, en nous et hors de nous, une nature en danger ? Ou poursuivre ce qui a toujours été la tâche de l’humanité : modeler son espace grâce à son génie inventif ?
La Conférence de Paris sur le climat va nous jouer un film à grand spectacle. Les valeureux humains empêcheront-ils la calotte glaciaire de fondre, les eaux d’inonder les villes côtières, d’engloutir des îles entières ? Sauveront-ils les espèces sauvages, les arbres, les plantes qui disparaissent à grande vitesse ? Parviendront-ils à éviter les canicules et les coups de froid subits, les coulées de boue, les raz-de-marée et les tornades ? Entraveront-ils l’inversion du Gulf Stream, qui transformerait Paris en une ville plus froide que Montréal ? Si tout se passe comme prévu, les bons gagneront à la fin. Les États participant à la COP 21 s’accorderont pour limiter l’augmentation de la température moyenne de la terre à 2 °C à la fin du siècle. Sauf que 2 °C, c’est déjà beaucoup trop ! Avec les 0,8 °C que nous avons atteint à l’heure actuelle, des événements imprévus, peut-être irréversibles, surviennent déjà. Nous sommes incapables d’empêcher des conséquences qui nous affectent dès aujourd’hui. Que faire alors ?
Préserver et vénérer
Deux voies sont possibles. La première attitude, la plus spontanée, consiste à admettre que nous sommes allés beaucoup trop loin dans l’exploitation de la nature et qu’il est urgent de respecter les écosystèmes. Elle sous-entend que la nature est le cadre absolu de notre existence et qu’il faut la préserver face à l’action humaine qui, après en avoir tiré nourriture et confort, la blesse désormais. Philosophiquement, cela suppose de faire de la nature une norme du bien, une référence ultime sur laquelle il faut s’aligner, et qu’il s’agit de protéger. La nature sait mieux que nous ce qu’il convient de faire, elle a toujours raison. Dans cette perspective, les hommes doivent changer de vie afin d’arrêter le massacre. Cette écologie de préservation implique de freiner le progrès technique, voire d’oublier nos rêves de croissance.
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