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 Philosophie magazine : les grands philosophes, la préparation au bac philo, la pensée contemporaine
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© Séverine Scaglia pour PM

Biographie

Montaigne, l’esprit frondeur

Anne-Vanessa Prévost publié le 26 avril 2007 7 min

De l’auteur des Essais, on croit tout savoir, et il est aisé de trouver dans la diversité et l’ondoyance de ce livre exemplaire les Montaigne les plus divers. « Je suis moi-même la matière de mon livre », prévient-il. Or, « matière » n’est pas « objet » : « Ce ne sont pas mes gestes (actions) que j’écris, c’est moy, c’est mon essence. » Si Montaigne se confie dans les Essais en utilisant un « je » sincère et familier, s’il s’étonne devant son « moi » en train de se faire, s’il nous fait connaître les désirs et les faiblesses de son corps vieillissant, les méditations de son âme sur l’orgueil ou le mensonge, le lecteur n’y découvre nullement une biographie, il y fait l’expérience d’une vie. Précisément parce que toute l’entreprise de Montaigne dit le malaise d’un moi placé entre l’exigence de se fixer et l’impossibilité de se constituer en être stable…

Michel Eyquem de Montaigne vient au monde, nonchalamment, le dernier jour de février 1533 – sa mère l’aurait porté onze mois – au château de Montaigne, aux confins du Bordelais et du Périgord. Ses premières années sont marquées par les envahissantes initiatives de son père. Pierre Eyquem, convaincu que les sens de son fils constituent l’une des clés de son cerveau, le fait réveiller chaque matin par un musicien ; il le confie au soin d’un précepteur allemand qui ne s’adresse à lui qu’en latin. À 6 ans, le jeune Michel ignore le français. En 1540, il entame des études au collège de Guyenne, un établissement élitiste, pour se consacrer ensuite à des études de droit à Toulouse, puis à Paris.

De sa vie d’alors, vouée à sa formation, aux approches de la cour et des milieux lettrés, on ignore presque tout. Une chose est sûre : la volupté fut la grande affaire de sa jeunesse, et Paris vit le prélude de sa « saison la plus licencieuse ». Il y court les bals et les aventures amoureuses, fréquente les bordels – « le vice (étant) de n’en pas sortir, non pas d’y entrer ». Si, pour lui, la vocation de l’homme est de penser, le protagoniste de son aventure humaine reste celui qu’il appelle « monsieur ma partie », ce membre « inobédient » et « contestataire ». C’est donc sans passion que Montaigne embrasse, en 1554, la carrière de magistrat à la Cour des aides de Périgueux, avant d’être affecté au Parlement de Bordeaux. La situation politique et religieuse de l’époque, où se font sentir des affrontements de plus en plus ouverts entre catholiques et réformés, font peser de lourdes responsabilités sur cette institution. Montaigne s’y voit confier des missions politiques : en 1559, il accompagne le roi en voyage, assiste la cour en participant au siège de Rouen. Si cet aspect de la charge parlementaire ne cesse de le passionner, jamais il ne put cacher sa répugnance à l’égard de la procédure judiciaire. Il dénonce le caractère arbitraire et pervers des « lois (qui) se maintiennent en crédit, non parce qu’elles sont justes, mais parce qu’elles sont lois […], c’est un vrai témoignage de l’humaine imbécillité ». Frondeur avant la lettre, Montaigne condamne le système, aussi bien le recours à la torture que l’appareil légal de son pays. Toutefois, ces années de magistrature enrichissent son expérience de la fluente humaine nature, irréductible à des principes normatifs.

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Joie d’aimer, joie de vivre
À quoi bon l'amour, quand la bonne santé, la réussite professionnelle, et les plaisirs solitaires suffiraient à nous offrir une vie somme toute pas trop nulle ? Depuis le temps que nous foulons cette Terre, ne devrions nous pas mettre nos tendres inclinations au placard ?
Pas si vite nous dit Spinoza, dans cet éloge à la fois vibrant, joyeux et raisonné de l'amour en général.
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Article issu du magazine n°9 avril 2007 Lire en ligne
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