Olivier Besancenot : « La révolution ? C’est possible »

Alexandre Lacroix publié le 4 min

À la veille du congrès de fondation du Nouveau parti anticapitaliste, son leader expose son projet politique. À ceux qui pourraient s’interroger sur ses intentions, et son éventuelle conversion au réformisme, cette interview offre une réponse très claire…

Vous vous définissez comme anticapitaliste. Qu’entendez-vous par là ?

Olivier Besancenot : Pour nous, l’anticapitalisme est la volonté d’en finir avec la société actuelle et d’en bâtir une nouvelle. Aujourd’hui, il y a une dictature du capital sur l’économie et la société ; tout se transforme en marchandise. Or, nous ne pensons pas que le capitalisme puisse être moralisé ni réformé. À nos yeux, la mondialisation libérale n’est pas un moment particulier du capitalisme, lequel pourrait changer de visage. Après les années de croissance exceptionnelle de l’après-guerre, le marché s’est trouvé saturé, et le taux de profit a eu tendance à diminuer. Pour maintenir le taux de profit à niveau constant, les entreprises ont bloqué l’évolution des salaires et amputé les acquis sociaux. D’autre part, on a vu se développer les marchés financiers, qui offrent la possibilité de faire de l’argent avec de l’argent. La financiarisation de l’économie est inscrite dans le patrimoine génétique du capitalisme, car la spéculation tend à y supplanter l’investissement dans l’économie réelle… Ni les mots ni les lois ne pourront empêcher ces dérives-là, et l’on ne peut espérer que les capitalistes se tirent volontairement une balle dans le pied.

 

Quelle est cette société nouvelle que vous souhaitez bâtir ?

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