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Depuis le mois d’avril 2021, les affiches du collectif Le Grand Soulagement fleurissent sur les murs de plusieurs villes de France. Elles tentent de provoquer une prise de conscience politique et écologique par l’humour. © Le Grand Soulagement

Dossier / “Peut-on être lucide et heureux ?”

Par ici la sortie de crises

Cédric Enjalbert publié le 07 juillet 2022 10 min

Alors que les catastrophes sanitaires, écologiques et économiques se multiplient, est-il encore possible d’envisager l’avenir sans sombrer dans l’angoisse, le cynisme ou l’atonie ? Les médecins, activistes et philosophes que nous avons interrogés répondent.

 

Vous n’êtes pas seuls ! Si, comme ces néoruraux, vous avez quitté la ville pour la campagne à la faveur des confinements ou, comme ces jeunes diplômés promis à de belles carrières, vous avez choisi de ne plus cautionner par votre présence la participation à des industries destructrices, si vous avez ressenti un matin la nécessité de quitter une organisation délétère, un système qui vous rend malheureux, sachez que vous n’êtes pas seuls ! Comme d’autres, vous avez peut-être, après un événement imprévu ou une rencontre inopinée, éprouvé avec violence la contradiction entre vos aspirations profondes et vos actions, entre la conscience du monde tel qu’il va et celle du monde tel qu’il devrait être. Mais peut-être pensez-vous aussi qu’il est difficile sinon impossible de « changer le système » et de « bifurquer », pour reprendre les termes employés par les activistes ? Ce sentiment d’impuissance est partagé et il a même un nom : l’éco-anxiété. D’après une étude sur le sujet publiée en septembre 2021 par la revue britannique The Lancet auprès de jeunes âgés de 16 à 25 ans dans dix pays (France, Royaume-Uni, Portugal, Finlande, États-Unis, Australie, Brésil, Philippines, Inde, Nigeria), plus de la moitié des personnes interrogées se sentent tristes, anxieuses, en colère, impuissantes et/ou coupables. 59 % déclarent être « très » ou « extrêmement inquiets » du changement climatique. 77 % jugent le futur « effrayant », 56 % estiment que « l’humanité est condamnée », 55 % qu’ils auront moins d’opportunités que leurs parents, et 39 % hésitent à avoir des enfants.

 

L’éco-anxiété n’est pas une maladie

Des collectifs se sont créés récemment, qui témoignent de cette prise de conscience et cherchent les moyens d’y répondre. Le collectif Vous n’êtes pas seuls en fait partie. Romain Boucher en est l’un des fondateurs. Il compte parmi ces jeunes cadres qui ont pris la tangente, refusant l’aveuglement volontaire et le confort coupable. « Le collectif s’est constitué il y a deux ou trois ans, avec Mathilde, une ancienne logisticienne de l’ONU, qui a constaté les incohérences du programme alimentaire mondial, et Jeremy, analyste quantitatif, qui a vu les hypocrisies de la finance “verte” à Londres. Pour ma part, j’étais ingénieur statisticien dans une boîte de conseil. J’ai notamment travaillé dans le secteur de l’énergie auprès d’administrations publiques et de ministères, chargé d’apporter de l’innovation par les algorithmes… En réalité, tous les outils que je mettais en place servaient au flicage, à la coupe budgétaire ou à des “projets vitrines” à l’utilité très relative. On a tous décidé de démissionner publiquement en publiant un rapport pour étayer cette position. Maintenant, on agit dans deux directions : on aide les salariés à l’intérieur des entreprises pour lancer l’alerte, confronter leur hiérarchie ou démissionner publiquement, afin de “déconstruire” une organisation ; on participe à reconstruire par ailleurs des modes de vie alternatifs, localement. »

Ce sont les manifestations des jeunes pour le climat, à Londres notamment, mais aussi les actions des « gilets jaunes » à Paris qui ont réveillé le sens politique « endormi » des trois activistes, en leur donnant du courage. Il en faut pour quitter une situation confortable. « Je vis encore de mes économies. J’avais mis pas mal d’argent de côté en trois ans, si bien que je n’ai pas eu à demander le chômage. Notre collectif ne se finance pas. Je suis sans ressources mais je m’y fais, parce que cette étape de précarisation est essentielle à l’insertion dans la lutte. » Ce dépouillement, loin des fausses valeurs, rend-il plus heureux ? « Il arrive que j’aie des coups de blues. Il n’est pas aisé de quitter une position confortable mais aliénante. On se sent parfois très seul. Mais la désertion rend heureux parce qu’elle est un engagement cohérent pour soi, les autres et le vivant. »

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