Série S : Le travail permet-il de prendre conscience de soi ?
Avertissement : il ne s’agit ici que de pistes de réflexion et non d’une copie type nécessairement attendue par vos correcteurs. D’autres approches, d’autres thèses et arguments sont possibles. Remarque générale : voici un sujet très classique, sans difficulté particulière dans sa formulation. En revanche, le traitement exige d’être précis dans l’analyse en détaillant le processus de travail pour faire apparaître ce qui s’y joue pour l’homme et la façon dont, par cette relation au monde de transformation, il peut prendre conscience de lui-même.
Introduction/Problématisation
Le travail possède une connotation négative dans la mesure où il est lié à la contrainte sociale et où il reflète la soumission de l’homme à la nature du fait de sa nécessité vitale. Le travail engendre la peine et la fatigue du labeur. Par nécessité économique, l’homme doit assurer sa survie. Le travail est donc d’abord une dépense d’énergie en vue de transformer la nature pour l’humaniser, implanter sa marque, la réduire à son échelle. A priori, cet effort détourne l’homme de lui-même dans la mesure où il lui impose des contraintes et lui prend le temps dit « libre, c’est-à-dire le temps des loisirs que l’on consacre ordinairement à prendre soin de soi et à des activités permettant de réfléchir, de comprendre ce que nous sommes, ce à quoi nous aspirons dans la vie etc. Aussi, le travail paraît incompatible avec la conscience de soi conçue comme la capacité de s’interroger sur le sens de l’existence humaine en général et de la sienne en particulier. Mieux : les conditions de travail sont souvent dites aliénantes car, bien loin de favoriser la conscience de soi, elles nous aliènent, c’est-à-dire qu’elles nous rendent étrangers à nous-mêmes.
Cependant, l’homme qui ne travaille pas perd, paradoxalement, le contact avec lui-même. Le drame du chômage le montre bien : en plus d’être vecteur d’angoisse économique (de quoi sera fait demain ?), l’absence de travail engendre une désespérance existentielle. L’inactif ne sait plus qui il est, quelle est sa place, son rôle etc. Ceci rappelle que si, par le travail, l’homme transforme la nature, il se transforme aussi lui-même et fait advenir des facultés et des capacités dont il prend peu à peu conscience. L’homme prend conscience de lui-même au sens où il s’humanise par le travail. Autrement dit, il lui faut affronter et vaincre la résistance du monde (« tu travailleras à la sueur de ton front » dans la Bible) pour comprendre qui il est, de quoi il est capable et quelle est sa destination.
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