Nous reconnaissons les choses, mais nous ne les connaissons jamais
Citations - bac philo : citations
Apprendre, c’est d’abord considérer une matière, un objet, un être comme s’ils émettaient des signes à déchiffrer, à interpréter. Il n’y a pas d’apprenti qui ne soit “l’égyptologue” de quelque chose
L’art ne pense pas moins que la philosophie, mais il pense par affects et percepts
C'est que le désir n'est jamais trompé. L'intérêt peut être trompé, méconnu ou trahi, mais pas le désir
C’est dans l’écroulement général de la question ‘qu’est-ce que ça veut dire ?’ que le désir fait son entrée
Il n'y a que du désir et du social, et rien d'autre
Le corps se complaît aussi longtemps qu’il perçoit un plaisir présent, mais l’esprit perçoit aussi bien le plaisir présent, tout comme le corps, et il prévoit celui qui vient sans laisser celui qui est passé s’écouler. C’est pourquoi le sage aura toujours des plaisirs constants étroitement imbriqués entre eux, puisque l’attente des plaisirs espérés se joint à ceux, déjà éprouvés, qui sont saisis par la mémoire
Le plaisir que nous recherchons n’est pas seulement ce qui met en branle notre nature elle-même avec quelque douceur et qui est perçu par les sens accompagné d’une certaine jouissance ; nous tenons pour le plus grand plaisir ce que nous ressentons une fois que l’on a éliminé toute douleur
Tout animal, dès sa naissance, recherche le plaisir et en jouit comme du plus grand des biens, alors qu’il repousse la douleur comme le plus grand des maux, et l’évite dans la mesure du possible
À mon libre choix, la liberté de choix de mon prochain est aussi indifférente que peuvent l’être et son souffle et sa chair. Si nous avons été créés le plus possible les uns pour les autres, le principe directeur de chacun de nous n’en possède pas moins sa propre indépendance
L’âme, c’est ce qui fait que nous vivons, sentons et réfléchissons, au sens premier. Si bien qu’elle doit être une sorte de raison ou de forme, et non une matière ou un sujet. Il y a, en effet, trois façons d’entendre la substance, comme nous l’avons dit, qui sont, respectivement, la forme, la matière et le composé des deux
La justice politique elle-même est de deux espèces, l’une naturelle et l’autre légale. Est naturelle celle qui a partout la même force et ne dépend pas de telle ou telle opinion ; légale, celle qui à l’origine peut être indifféremment ceci ou cela, mais qui une fois établie, s’impose
La vertu est de deux sortes, la vertu intellectuelle et la vertu morale. La vertu intellectuelle dépend dans une large mesure de l'enseignement reçu, aussi bien pour sa production que pour son accroissement ; aussi a-t-elle besoin d'expérience et de temps. La vertu morale, au contraire, est le produit de l’habitude
Puisque les fins sont manifestement multiples, et nous choisissons certaines d'entre elles (par exemple la richesse, les flûtes et en général les instruments) en vue d'autres choses, il est clair que ce ne sont pas là des fins parfaites, alors que le Souverain Bien est, de toute évidence, quelque chose de parfait
Il est manifeste […] que la cité fait partie des choses naturelles, et que l’homme est par nature un animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard, est soit un être dégradé soit un être surhumain, et il est comme celui qui est injurié par Homère : ‘sans lignage, sans loi, sans foyer’
Le monde est beau, et hors de lui, point de salut
L’homme est la seule créature qui refuse d’être ce qu’elle est
Il faut imaginer Sisyphe heureux
Il n’est pas de punition plus terrible que le travail inutile et sans espoir
Créer, c’est ainsi donner une forme à son destin
L’humanité gémit, à demi écrasée sous le poids des progrès qu’elle a faits
Rien n’est moins que le moment présent, si vous entendez par là cette limite indivisible qui sépare le passé de l’avenir
Nous sommes libres quand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils ont avec elle cette indéfinissable ressemblance qu’on trouve parfois entre l’oeuvre et l’artiste
Les opinions auxquelles nous tenons le plus sont celles dont nous pourrions le plus malaisément rendre compte, et les raisons mêmes par lesquelles nous les justifions sont rarement celles qui nous ont déterminés à les adopter
La religion est une création défensive de la nature contre la représentation, par l’intelligence, de l’inévitabilité de la mort
Nous nous exprimons nécessairement par des mots, et nous pensons le plus souvent dans l’espace
Mes sens et ma conscience ne me livrent de la réalité qu’une simplification pratique
Qui dit esprit dit, avant tout, conscience. Mais, qu’est ce que la conscience ? […] conscience signifie d’abord mémoire
En tant que moyen, toute violence est soit fondatrice, soit conservatrice de droit. Si elle ne prétend à aucun de ces deux prédicats, elle renonce d’elle-même à toute validité
Le droit naturel tend à ‘justifier’ les moyens par la justice des fins, le droit positif à ‘garantir’ la justice des fins par la légitimité des moyens
Si je prétendais assumer à l’infini les conséquences de mes actes, je ne pourrais plus rien vouloir
Chacun expérimente sa propre conscience comme un absolu. Comment plusieurs absolus seraient-ils compatibles ? C’est aussi mystérieux que la naissance ou que la mort. C’est même un tel problème que toutes les philosophies s’y cassent les dents
On ne peut pas réaliser que les autres gens sont des consciences qui se sentent du dedans comme on se sent soi-même […]. Quand on entrevoit ça, […] c’est terrifiant : on a l’impression de ne plus être qu’une image dans la tête de quelqu’un d’autre
Bien loin que l’absence de Dieu autorise toute licence, c’est bien parce que l’homme est délaissé sur la terre que ses actes sont des engagements définitifs, absolus
L’exercice de la liberté se situe du côté du mal, tandis que la lutte pour la liberté est la conquête du bien
Les êtres sont inachevés l’un par rapport à l’autre, l’animal par rapport à l’homme, ce dernier par rapport à Dieu, qui n’est achevé que pour être imaginaire
L’opinion pense mal, elle ne pense pas, elle traduit des besoins en connaissances
Deux hommes, s’ils veulent s’entendre, ont dû d’abord se contredire. La vérité est fille de discussion, non pas fille de sympathie
Ne porte pas tes regards sur le principe directeur des autres, mais regarde droit où te conduit la nature : la nature universelle, par les accidents qui t’arrivent, et ta propre nature, par les devoirs qu’elle t’impose
Pour moi, je fais ce qui est mon devoir. Les autres choses ne me tracassent point, car ce sont, ou des objets inanimés, ou des êtres dépourvus de raison, ou des gens égarés et ne sachant pas leur chemin
La cause véritablement déterminante du bonheur réside dans l’activité conforme à la vertu, l’activité en sens contraire étant la cause de l'état opposé
Pour trouver sa place convenable dans le monde, l’œuvre d’art doit être soigneusement écartée du contexte des objets d’usage ordinaires
Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d’individus atomisés et isolés
La religion condamne la religion. Ce n’est pas l’école qui est sans Dieu, c’est l’Église qui est sans Dieu
Je voyais donc l’imagination à sa naissance, l’imagination qui n’est que naissance, car elle n’est que le premier état de toutes nos idées. C’est pourquoi tous les dieux sont au passé
C’est toujours par l’ennui et ses folies que l’ordre social est rompu
Tout peuple qui s’endort en liberté se réveillera en servitude
Il est [...] nécessaire à un prince qui veut se maintenir d’apprendre à pouvoir n’être pas bon et à en user et ne pas en user selon la nécessité
L’Amour n’est rien d’autre qu’une Joie qu’accompagne l’idée d’une cause extérieure ; et la Haine n’est rien d’autre qu’une Tristesse qu’accompagne l’idée d’une cause extérieure
Plus grande est la Joie dont nous sommes affectés, plus grande la perfection à laquelle nous passons, plus il est nécessaire que nous participions de la nature divine
L’homme est né libre, et partout il est dans les fers
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