Entretiens sur la tranquillité de l'âme
Une recension de Victorine de Oliveira, publié leAlberti (1404-1472) est un humaniste célèbre dont les théories sur la perspective passent pour pionnières. Mais si l’ingénieur et géomètre est reconnu, ses écrits philosophiques sont quelque peu passés à la trappe des siècles. Une anomalie réparée avec la publication dans une traduction française inédite de ses Entretiens sur la tranquillité de l’âme, que l’on devine largement inspirés de maîtres plus anciens. La forme est bien celle du dialogue antique, ici entre Nicolas di Vieri, de la famille des Médicis, Agnolo Pandolfini, gentilhomme florentin, et Baptiste, l’auteur en personne. Tous trois se promènent au « temple majeur », la cathédrale de Florence, cadre majestueux toutefois rapidement écarté par l’architecte – « laissons la description et la forme de ce temple ». Il sera plutôt question des « mouvements de l’âme » et des « soucis qui ne cessent de l’assiéger ». Quand Sénèque est convoqué et les intransigeants principes du stoïcisme avec lui, c’est pour mieux en dénoncer l’inhumaine sévérité : « nombreux sont ceux qui, sous les ombrages et dans le loisir, ne discutent pas mal de choses difficiles et arides, mais qui ensuite, je crois, ne les accepteraient pas bien ». Et d’ajouter : « Celui qui ne ressent pas les choses que ressentent l’infinité des autres hommes, celui-là seul n’est pas un homme. […] Pourquoi donc s’étonner qu’un cœur humain souffre de l’absence de ceux qui lui sont chers ? » La tentative de penser pragmatiquement les passions humaines fait de ces dialogues une tentative d’irrévérence à l’égard de modèles intellectuellement puissants. Une curiosité en Renaissance.
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