L'âge des transitions

Une recension de Catherine Portevin, publié le

Pascal Chabot est un éclairagiste. C’est du moins ainsi qu’il définit son rôle de philosophe. Contre l’ambition totalisante des principes qui finissent par oublier le réel, les lumières d’aujourd’hui se doivent à la modestie d’un faisceau : par l’énoncé d’un concept, élucider la complexité du monde. Tel est ici le concept de « transition » définie comme « le changement désiré », qu’il observe à travers trois des « transitions » les plus commentées : énergétique, démocratique, démographique. Avec ce terme apparemment neutre, il donne des outils pour penser les « mutations », « évolutions », « transformations », « révolutions », inéluctables, nécessaires ou subies, avec lesquelles chacun s’arrange dans ses contradictions, entre adhésion et refus. « C’est en nommant le changement que l’humain fait l’histoire et transforme le devenir qui, sinon, s’impose comme un fait brut », affirme-t-il. Atténuer la violence de ces contradictions, c’est cela « la transition », mélange de pragmatisme et d’espoir, d’utile et de « subtil », ce « subtil » (« sous les fils ») qui tisse la trame de l’existence. Une affaire de liens, quoi ! Pascal Chabot renoue le fil, ouvre une piste.

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