Le Séminaire. Livre XIV. La Logique du fantasme
Une recension de Frédéric Manzini, publié leD’un Lacan l’autre. L’un, celui des Premiers Écrits datés des années 1928-1932, est un jeune interne en médecine, apprenti psychiatre qui n’est pas encore entré personnellement en analyse. Le ton et le contenu des diagnostics cliniques qu’il réalise alors ne dénotent pas par rapport à ceux de l’institution – à peine le jeune Lacan se démarque-t-il par une attention particulièrement soutenue pour les cas psychotiques. L’autre (le Grand Autre ?), celui de La Logique du fantasme, est le Lacan de la maturité qui est devenu un psychanalyste installé, vénéré par les uns et détesté par les autres, révolutionnaire dans sa manière de réinventer l’enseignement freudien. Dans ce séminaire de l’année 1966-1967, enfin publié dans cette version autorisée qui diffère sensiblement de celles qui circulaient déjà sur Internet, Lacan est devenu lui-même, avec son vocabulaire, ses schémas, sa langue sibylline, mais aussi son dialogue régulier avec les philosophes. « Le réel, explique-t-il par exemple, il importe de le distinguer de la réalité humaine. Il n’est jamais qu’entr’aperçu – entr’aperçu quand le masque vacille qui est celui du fantasme. C’est la même chose que ce que Spinoza a appréhendé quand il a dit que le désir, c’est l’essence de l’homme », avant de retourner la formule en « le désir est l’essence de la réalité ». D’où le rôle cardinal que joue, dans la pensée lacanienne, le fantasme comme voie d’entrée dans le réel qui permet au névrosé de se protéger contre l’angoisse. Et donc aussi la nécessité d’en interroger la logique, c’est-à-dire la structure grammaticale, étant entendu que « le fantasme est, d’une façon bien plus étroite que tout le reste de l’inconscient, structuré comme un langage ».
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