Où va la famille ?

Une recension de Catherine Portevin, publié le

Un titre banal pour un livre qui l’est moins et arrive à point nommé dans les débats réactivés sur la famille, le mariage, la procréation, la parentalité, le genre, les origines… Nature et culture, sacralisation du biologique ou déconstruction des dominations sociales s’y affrontent. Mais, pour tous, le temps semble loin du « famille, je vous hais ». Comment, dès lors, défendre « la » famille quand elle est tant célébrée ? C’est à quoi se risque Jean-Philippe Pierron, en reprenant la « poétique de la famille » qu’il avait déjà développée dans Le Climat familial (Cerf, 2009). Ce livre-ci tisse la même toile entre deux modèles mythologiques opposés : Œdipe ou la hantise tragique du lignage et Ulysse ou l’attente de reconnaissance. Dans l’horizon philosophique de Paul Ricœur et d’Emmanuel Levinas, la famille selon Pierron consiste « à faire du même avec de l’autre et de l’autre avec du même ». École de l’altérité, école des capacités, où « ce qu’on célèbre est plus profond que ce qu’on normalise ».

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