Perdre la Terre

Une recension de Catherine Portevin, publié le

Nous savions et nous n’avons rien fait. En 1989, le consensus mondial sur le réchauffement climatique et ses causes (les énergies fossiles) était établi. Il s’en est fallu d’un cheveu pour que scientifiques, industriels, compagnies pétrolières et politiques – tant conservateurs, ultralibéraux que démocrates – s’accordent sur l’urgence à agir pour sauver la Terre. C’est l’histoire de ce rendez-vous manqué que le journaliste Nathaniel Rich a reconstituée au terme de deux ans d’enquête. Publiée en août 2018 dans le New York Times Magazine, elle est étoffée ici avec tous les ingrédients d’un scénario de série. Le récit, palpitant, assume une lutte du bien contre le mal, avec ses héros, ses méchants et ses victimes dans un décor essentiellement américain. Et s’achève avec les accents prophétiques d’une alerte morale : « la sagesse crie dans la rue » mais l’humanité, « haïssant le savoir », refuse de penser sa propre disparition. Un livre pour profiter d’autant mieux de vacances au vert.

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