Trois essais sur la traduction

Une recension de Philippe Nassif, publié le

Les livres de Jean-François Billeter obéissent à un mouvement de va-et-vient entre la Chine antique et notre Occident contemporain, qui l’amène aujour­d’hui à mieux cerner le fonctionnement de la poésie chinoise. Même s’il faut en passer par un constat abrupt : la traduction de la poésie chinoise est « impossible » annonce d’emblée Billeter. Mieux vaut donc l’aborder « par une voie détournée » en décrivant le contexte de l’artiste et de son poème, tel : « Sentier montagnard / Les gens sont partis / Un faisan est arrivé. » Où l’on comprend que la poésie est toujours une expérience vécue dont il s’agit de garder en mémoire les résonances : « La grande poésie chinoise a privilégié les formes courtes, mais pour produire des effets “longs”. » Billeter conclut par une explicitation des cinq étapes essentielles, selon lui, d’une traduction, quelle qu’elle soit. Et précise ainsi un peu mieux son paradigme philosophique.

 

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